Au sein de son 5e rapport sur l’État de droit, celle-ci met en lumière ces défis, soulignant les progrès législatifs accomplis ainsi que les reculs observés dans certains pays membres. Cette problématique est aujourd’hui l’un des principaux obstacles à l’adhésion de nouveaux membres comme l’Ukraine, qui peine à atteindre les standards européens en la matière.
Selon l’Indice de perception de la corruption (IPC) 2024, la corruption s’aggrave au sein des pays membres de l’UE. Alors que le Danemark et la Finlande occupent respectivement la première et deuxième place, la Hongrie et la Slovaquie se retrouvent en bas du classement. En Hongrie, la corruption systémique et le déclin de l’État de droit sous Viktor Orbán sont pointés du doigt. De même, la Slovaquie a été désignée comme un pays à surveiller après que son score a chuté de cinq points. Le rapport constate également que les scores des grandes économies comme la France ou l’Allemagne sont en déclin.
Ces constats interviennent alors que l’UE travaille, depuis 2022, à renforcer son cadre législatif et répressif en matière de lutte contre la corruption. En 2022, Ursula von der Leyen, annonçait une réforme d’ampleur. Il s’agit d’une série de mesures imposées aux États membres dans le but de criminaliser la corruption et d’y appliquer des sanctions proportionnées et dissuasives. Ce cadre vise également à garantir un contrôle rigoureux de l’utilisation des fonds européens et à promouvoir des instances de surveillance indépendantes. Ces mesures ont abouti en mai 2022 à la création d’un parquet spécialisé « anti corruption ». Selon la Commission, 68 % des recommandations émises en 2023 ont été suivies, traduisant des progrès notables. La lutte contre la corruption fait également partie de « l’acquis communautaire » que doivent reprendre les pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne. L’Ukraine, qui aspire à rejoindre l’Union, se heurte à cette exigence. Classée 116e sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption, elle peine à satisfaire aux standards européens.
La corruption demeure un problème structurel au sein de l’UE. En 2023, 67 % des citoyens européens considèrent que les affaires de corruption ne sont pas suffisamment poursuivies. La Commission explique ces difficultés en grande partie par des divergences de législations entre États membres et, dans certains cas, un manque de volonté politique. Elle souligne que les défis restants concernent notamment la gouvernance et la stabilité financière des radiodiffuseurs publics et la transparence de la propriété des médias. Toutefois, au regard des indicateurs internationaux, la corruption demeure moins présente dans les États membres que dans le reste du monde.