En 2009, l’auteur japonais H. Murakami publie son essai Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, dans lequel course à pied et écriture sont considérées comme complémentaires. Il succède à l’écrivain Jean Echenoz qui, en 2008, consacrait son livre « Courir » à la vie du coureur de fond tchèque Emil Zatopek.
Pour préparer les Jeux Olympiques de Paris 2024, une initiative est prise pour rapprocher sport et culture : les Olympiades culturelles. En partenariat avec le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, le photographe JR et le dessinateur Mattotti ont contribué à l’exposition L’art de courir pour souligner la place culturelle de la course à pied. 500 athlètes du quotidien sont ainsi photographiés par JR, tandis que Mattotti ne dessine que des corps sans visages, mettant notamment en valeur les mouvements du corps de deux coureurs à l’entraînement. La course à pied inspire les artistes comme sujet de leurs œuvres, mais elle permet aussi de transmettre des émotions sur le grand écran.
Depuis ses débuts en 1981 dans le film Endless Love, Tom Cruise démontre l’intérêt dramatique d’une scène de course dans le monde du cinéma. Grâce à sa manière mythique de courir, l’acteur incarne ce sentiment d’urgence si propre à créer la tension des films d’action. Au premier plan, la mâchoire tendue et le regard déterminé, le personnage s’extirpe souvent in extremis d’une situation complexe, échappant aux bombes qui explosent à l’arrière-plan ou semant ses ennemis. Les raisons qui poussent les Français à courir sont moins mouvementées. Que ce soit pour réduire le stress, entretenir son corps ou se challenger, l’enjeu est moins dramatique. C’est dans ce cadre que le témoignage d’Haruki Murakami est intéressant. Se définissant d’abord comme un écrivain, il nous partage son expérience d’écrivain qui court et les bienfaits que la course à pied lui a apportés au sein de son métier. Ce sport lui fait travailler deux qualités nécessaires à tout bon écrivain : la concentration et la persévérance. Mais il tient aussi à souligner un point commun de taille entre les deux activités : le travail physique. L’auteur admet ainsi : « Si je n’avais pas décidé de courir de longues distances, les livres que j’ai écrits auraient été extrêmement différents. » Longtemps vue comme une pratique solitaire, la course à pied est aujourd’hui devenue un véritable fait culturel, inspirant romans, films ou chansons, et exprimant des valeurs comme la liberté ou le dépassement de soi.