Dans ce contexte de fragilité économique, sur un an, le nombre de plans sociaux a ainsi augmenté de 27%. Sanofi, Auchan, Michelin, Nexity, nombreux sont les acteurs français ayant récemment annoncé des mesures de ce type. Cela reflète un sujet d’importance majeure : la viabilité de l’économie française.
À l’heure où les finances de l’État inquiètent et sont sujettes à des débats clivants – la motion de censure du gouvernement Barnier en étant l’exemple révélateur – de nombreux secteurs sont frappés par une crise profonde : métallurgie, commerce, chimie… Tous sont sous pression et les annonces de plans sociaux prolifèrent. L’actuel ministre délégué chargé de l’Industrie, nommé dans le précédent gouvernement, Marc Ferracci, confirmait cette tendance et s’attendait à ce que le nombre d’emplois supprimés « se compte en milliers » et que le nombre de plans sociaux continue de croître durant l’année 2025. La CGT a dénoncé le début d’une « saignée industrielle » accusant ces entreprises de vouloir « toujours augmenter les marges ».
Ces fermetures potentielles d’usines inquiètent énormément les entreprises de plus petite taille qui collaborent massivement avec ces grands groupes et pour qui la période actuelle n’est pas sans gravité. Les défaillances sont en nette augmentation pour les PE, ETI (+60%) et pour les ME (+70%) par rapport à la moyenne pré-crise de 2017 à 2019. Ces défaillances s’inscrivent dans un climat très incertain où la recherche de stabilité est l’objectif affiché du gouvernement de François Bayrou qui assure vouloir ramener le déficit public à 5.4% (6% l’année dernière) en instaurant des coupes dans les dépenses et certaines taxations supplémentaires. Changement de paradigme : là où Emmanuel Macron avait auparavant massivement aidé les entreprises avec le « quoi qu’il en coûte » et assuré leur pérennité, aujourd’hui, pour ces entreprises, l’heure est aux remboursements des prêts garantis par l’État (PGE).
Dans un contexte inflationniste (électricité aux clients professionnels en 2024 : +67% depuis 2021), de concurrence mondialisée parfois déloyale (dumping) et où les normes diffèrent selon les importations, la santé des entreprises françaises vacille. Dans une situation internationale marquée par une instabilité croissante, les prochains mois s’annoncent importants et seront suivis de près par l’ensemble des partenaires français.