Ces prises de position, souvent via son réseau X, font grandir l’inquiétude des défenseurs de la démocratie dans un contexte de montée de l’extrême droite en Europe, et compliquent les positions des dirigeants européens vis-à-vis du nouveau président américain Donald Trump, ce dernier ayant attribué lundi 20 janvier à Musk le poste de “ministre de l’efficacité gouvernementale”.
Avec la volonté d’affaiblir l’UE et ses réglementations, Elon Musk a traité la commission européenne de “dictature” et attaqué personnellement les dirigeants du Royaume-Uni et de l’Allemagne, deux pays dirigés par des sociaux-démocrates mais traversés par une montée de l’extrême droite. Soutenant le parti d’extrême droite Reform UK et cherchant à déstabiliser le gouvernement travailliste britannique, il a attaqué le Premier Ministre Keir Starmer, l’accusant d’avoir caché une affaire d’exploitation sexuelle par des pédophiles originaires du Pakistan. En tweetant “Libérez Tommy Robinson”, il a apporté son soutien au militant fasciste pro-Brexit britannique arrêté pour son implication dans les manifestations racistes de l’été dernier au Royaume Uni.
Par ailleurs, il a posté un sondage provocateur sur son compte X : « L’Amérique devrait-elle libérer le peuple britannique de son gouvernement tyrannique ? ». Il a également publié une tribune dans le quotidien allemand Die Welt, appelant à voter pour le parti d’extrême droite AfD aux prochaines élections législatives, “seul capable de sauver l’Allemagne” selon lui. De plus, leur offrant une longue interview sur son compte X, il leur a fait bénéficier de sa visibilité médiatique.
Prenant ces interventions très au sérieux, les dirigeants attaqués et d’autres représentants européens se sont empressés de répondre. Si Starmer a démenti les accusations, Olaf Scholz et son gouvernement ont, quant à eux, dénoncé une ingérence inacceptable dans leurs élections. Les premiers ministres suédois et espagnol ainsi qu’Emmanuel Macron ont également fait part publiquement de leur inquiétude face à la menace que représente Musk à la tête d’une “nouvelle internationale réactionnaire”, selon le président de la République. Si en théorie l’UE a des garde-fous à sa disposition pour limiter, sanctionner ou même interdire le réseau social X, la question est en réalité plus profonde qu’une simple mise en action. Les dirigeants européens sont loin d’être en accord sur les mesures à prendre. La première ministre italienne Giorgia Meloni a, par exemple, salué Musk comme un “génie” et un “innovateur extraordinaire”.