Les propos de Elon Musk, conseiller du président américain Donald Trump, font resurgir ce débat: il a en effet déclaré le 5 avril en Italie espérer voir la création d’une zone à tarif zéro entre l’Union européenne et les États-Unis, en plus de souhaiter davantage de liberté de mouvement entre l’Europe et l’Amérique du Nord.
L’accélération des liens économiques entre l’Europe et Washington remontent à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis formulent en 1948 le plan Marshall, pour aider l’Europe dans sa reconstruction. Par la suite, l’Europe instaure un marché commun et une union douanière au travers de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, de la Communauté économique européenne, puis de l’UE. Elle parvient à conclure des accords de libre-échange sur tous les continents, mais aucun n’aboutit avec les États-Unis, malgré leurs liens profonds. En 1990, approchant la fin de la Guerre froide, Washington et Bruxelles adoptent la Déclaration transatlantique pour favoriser leur coopération économique et politique. Mais les projets de textes formulés durant la décennie, souvent jugés trop imprécis, ne rencontrent pas d’engouement et font face à de nombreuses oppositions.
C’est le cas du TAFTA, Traité de libre-échange transatlantique. En 2013, après deux années de recherche, des experts du HLWG, think-tank créé afin d’améliorer les échanges transatlantiques, recommandent le lancement de négociations pour un accord de libre-échange transatlantique de grande envergure afin de stimuler l’économie des pays. Le projet est accueilli positivement par le président de la Commission européenne et le Président américain Barack Obama, mais les négociations s’éternisent. Le projet, déjà considéré comme ayant échoué, est définitivement clôt suite à l’élection de Donald Trump en 2016 et les tensions engendrées avec l’UE.
Ces accords successifs témoignent de la volonté et de la capacité des États-Unis et de l’UE de développer communément des projets économiques. Maroš Šefčovič, commissaire européen au commerce et nouvellement chargé des négociations avec les États-Unis, a proposé à plusieurs reprises en avril un accord de droits de douanes « zéro pour zéro » sur les biens industriels avec Washington, mais la proposition a été jugée insuffisante par Donald Trump, qui applique déjà des surtaxes sur plusieurs produits européens importés. L’idée d’une zone transatlantique à tarif zéro ne semble donc pas avoir eu beaucoup d’impact dans le camp Républicain, et les perspectives d’un marché commun s’éloignent encore.