Les premières conséquences de ces nouveaux droits de douane concernent la baisse attendue des exportations françaises vers les E-U. Les secteurs les plus exposés sont l’aéronautique, les vins, les produits pharmaceutiques et l’industrie du luxe. Toutefois, l’impact sur ces deux derniers pourrait être limité : la consommation de produits de luxe est moins sensible à une hausse des prix et les importations de médicaments demeurent essentielles pour les E-U.
Globalement, les E-U ne représentent que le quatrième marché d’exportation pour les produits français derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique. Ainsi, l’économie française est relativement moins dépendante aux exportations vers les E-U (1,6% du PIB français) que ses voisins européens (3,8% du PIB allemand). Par ailleurs, en renchérissant le prix des produits importés des E-U, les mesures de rétorsion envisagées par la Commission européenne pourraient stimuler la demande de produits français et européens, devenus plus compétitifs. Ainsi, l’impact des droits de douane américains sur l’économie française devrait être limité sur le court terme.
Mais l’enjeu dépasse les seules relations transatlantiques. Selon la Banque de France, le risque majeur pour l’économie française serait indirect. Il passerait par un afflux massif de produits chinois à bas prix sur les marchés européens, conséquence de la difficulté de la Chine à écouler ses stocks aux E-U. Ce risque pour l’économie hexagonale dépendra avant tout de l’évolution des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, alors que les annonces tarifaires et les mesures de rétorsion ne cessent d’évoluer.
Au-delà des effets immédiats, l’incertitude qui pèse désormais sur le commerce international accroît la méfiance des investisseurs et pénalise l’ensemble des économies. Le FMI a d’ailleurs abaissé sa prévision de croissance mondiale de 0,5 point pour 2025.Face aux annonces de rétorsion des pays visés et aux fortes chutes boursières, D.Trump a suspendu pour 90 jours les droits de douane imposés à l’UE, remplacés par un taux réduit à 10%. Sauf nouveau revirement de l’administration américaine, le taux de 20% devrait entrer en vigueur à partir du 10 juillet.