Face à une crise immobilière persistante et à un vieillissement démographique accentué, Pékin multiplie les plans de relance pour soutenir son économie, mais ces mesures peinent à compenser les défis de long terme qui entravent l’économie chinoise. La Chine s’emploie ainsi à relancer son économie après avoir injecté 325 milliards de dollars entre novembre 2024 et janvier 2025.
Depuis 2021, l’économie chinoise est fragilisée par plusieurs facteurs internes. La crise immobilière demeure un problème central : le secteur, qui représentait entre 14 % et 30 % du PIB, subit une chute des investissements et une défiance des ménages. Des géants de l’immobilier chinois comme Evergrande et Country Garden sont en difficulté, mettant en évidence la fragilité du modèle de croissance basé sur l’immobilier.Le vieillissement de la population constitue également un autre défi majeur. En 2023, la Chine aurait enregistré plus de 2 millions de décès, une perte qui impacte le marché du travail et la consommation, mais également les dépenses publiques,notamment en matière de retraites et de santé. Ces crises ont accentué la baisse de la demande intérieure, freinée en parallèle par l’endettement des ménages et la baisse de confiance des consommateurs.
Face à ces difficultés, Pékin a mis en place plusieurs mesures de relance, incluant des réductions de taux d’intérêt de 2,3 % à 2 % pour les prêts à moyen terme,un soutien accru au secteur immobilier et des investissements publics massifs. Ces efforts ont permis une légère stabilisation avec une croissance de 5,4 % au quatrième trimestre de 2024. Cependant, ces politiques montrent des limites. L’appui du gouvernement sur les collectivités pour financer les investissements lui permet de préserver sa dette, mais conduit celles-ci à emprunter massivement du fait de la diminution de leurs ressources, qui, étant majoritairement issues des revenus fonciers, ont été réduites depuis la crise immobilière. Cet endettement croissant fragilise ainsi leurs finances, menaçant leur capacité à soutenir l’économie et forçant Pékin à envisager une intervention pour éviter des défauts de paiement en cascade.
La Chine fait également face à des tensions commerciales croissantes. Avec le retour du protectionnisme américain sous Donald Trump, les exportations chinoises se retrouvent menacées. La hausse prévue des tarifs douaniers de 10 % aggrave les difficultés des entreprises exportatrices. De plus, la transition vers une économie axée sur la consommation intérieure reste lente et peine à compenser le ralentissement du commerce extérieur.