Face aux périls autocratiques qui émergent dans le monde, cet événement a été l’occasion pour les responsables politiques de réaffirmer leur soutien à l’Ukraine ainsi que de déterminer un plan d’action et de sauvegarde des valeurs démocratiques occidentales. Le débat a été articulé autour de l’organisation de la nouvelle architecture de l’Europe de la défense, dans un but commun de garantir la paix. leur unité sur un projet commun autour de l’organisation de l’Europe de la défense.
Le sommet du 24 mars 2025 à Paris s’inscrit dans la continuité de celui qui a eu lieu le 7 novembre 2024 à Budapest. Celui-ci avalisait déjà la volonté de l’Europe d’acter son indépendance en matière de défense. Le retour de Donald Trump à la présidence des État-Unis, et ses menaces de réduction du soutien américain, ont provoqué un retournement de situation en Ukraine, accélérant ce processus. Les démocraties européennes adoptent désormais un narratif ferme quant à la protection des frontières, des libertés ainsi que de la souveraineté des peuples européens.
La situation mondiale actuelle est délicate : 45% sont des démocraties lorsque 55% affichent un système autoritaire ou semi-autoritaire. C’est donc en réaction à cette “internationale réactionnaire”, que les représentants libéraux des États-membres ont convenu de mettre en place une feuille de route capable de concilier le maintien de l’héritage des droits de l’Homme avec la nécessité d’une force militaire en mesure de le préserver. Le plan d’action du sommet de Paris du 24 mars comporte plusieurs objectifs, dont le plus important est de restaurer le dialogue et le multilatéralisme entre les États, ainsi que de garantir un soutien continu à Kiev. Ce dernier point se traduit par le déploiement de forces de maintien de la paix en cas de trêve, mais également par l’utilisation des avoirs russes gelés. Le plan vise à garantir la souveraineté des peuples, du Groenland à l’Ukraine, et emploie un discours ferme qui détaille les mécanismes capables de mettre en place une véritable force de défense européenne.
En refusant d’être “l’arsenal de la démocratie”, comme le voulait Franklin D. Roosevelt, 32ème président des États-Unis, l’UE a choisi de reprendre le flambeau. Une part minimum de 3% du budget de chaque État-membre sera allouée à la défense. Le réarmement se fera par le biais d’une politique industrielle d’achat et de production dans la zone Europe. Autre élément important, la France possède la dissuasion nucléaire et se dit prête à l’élargir, sous conditions, à d’autres pays européens. Fort de ce plan d’action, qui a vocation à se traduire dans le réel, le sommet du 24 mars 2025 a posé une pierre importante dans l’édifice de la nouvelle architecture de défense européenne.