La Géorgie avait entamé depuis la révolution des Roses en 2003, une transformation vers la démocratie et l’économie de marché ainsi qu’un rapprochement avec l’UE et l’OTAN. Ce rapprochement s’est concrétisé avec la signature, le 27 juin 2014, d’un accord de libre-échange complet et approfondi avec l’UE, et renforcé avec la libéralisation du régime des visas de court séjour avec l’espace Schengen le 28 mars 2017.
Cependant, l’extension de l’emprise russe dans les provinces séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud depuis 2008 et l’influence de la Russie auprès du gouvernement géorgien freinent son adhésion à l’UE. Moscou est notamment accusée d’ingérence électorale dans les élections législatives d’octobre 2024 ayant conduit à une victoire du parti « Rêve géorgien » ; un parti se réclamant initialement du centre-gauche, favorable à une économie libérale et à un rapprochement avec l’Occident, devenu ouvertement pro-russe à partir de 2021. Disposant d’une majorité au parlement, le parti choisit de suivre la ligne politique du Kremlin. Inspiré de la législation russe, il a promulgué une loi sur « l’influence étrangère » pour museler la société civile et l’opposition.
Cependant, cette position est vivement critiquée par la population dont 80% plébiscitent un rapprochement avec l’UE. L’annonce de la suspension des négociations d’adhésion de la Géorgie à l’UE, le 28 novembre 2024, a provoqué un mouvement de grève et de nombreuses manifestations dans le pays. Ce mouvement s’est accompagné de lettres ouvertes signées par les fonctionnaires dénonçant que la décision du gouvernement « ne correspondait pas aux intérêts stratégiques du pays » et « conduirait la Géorgie vers un isolement international ».L’avenir du pays reste donc incertain. Certains envisagent une escalade dans la répression par le gouvernement, accélérant le recul démocratique du pays. D’autres espèrent de nouvelles élections législatives, réclamées par l’ancienne présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, et poussées par la communauté internationale. La 3ème voie possible est celle d’une nouvelle révolution populaire comme ce fut le cas lors de la Révolution des Roses en 2003.