Le musée du Prix Nobel de la paix ne se contente pas de retracer la liste des lauréats : il donne à voir, à entendre et à ressentir la complexité de la paix, à travers des expositions qui interrogent nos choix collectifs. L’installation du photographe Antoine d’Agata présente une série poignante de portraits des derniers survivants des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki : ces visages gravés par la douleur témoignent des conséquences à long terme des armes de destruction massive, mais aussi d’une capacité humaine à se relever et à transmettre.
À travers ces photographies, le musée confronte le visiteur à des récits intimes, souvent absents des discours officiels sur la paix. Non loin, un autre lieu met en avant le travail de Kengo Kuma, architecte japonais reconnu pour son approche sensible et durable des espaces : il a conçu une installation unique, composée de 1 000 objets en cèdre provenant d’Hiroshima, chacun représentant un hibakusha, un survivant de la bombe atomique. Ces objets, symboles de mémoire et de résilience, invitent à une réflexion profonde sur la reconstruction et la transmission intergénérationnelle.
Parmi les expositions phares, “The Best Weapon is to Sit Down and Talk” reprend la célèbre citation de Nelson Mandela et montre l’importance du dialogue dans les processus de paix. À travers des photos, des récits interactifs et des témoignages, elle explore comment des leaders comme Mandela, mais aussi d’autres figures comme Martin Luther King Jr. ou Malala Yousafzai, ont utilisé la parole comme outil de transformation sociale. Le musée propose également des installations interactives sur des thèmes d’actualité : une table tactile permet d’explorer les profils des lauréats du prix Nobel de la paix (grandes figures individuelles et organisations collectives).
Ce musée se pose ainsi comme un espace de réflexion, où l’esthétique, l’émotion et la pédagogie s’allient pour questionner nos responsabilités individuelles et collectives face aux défis du monde contemporain. À travers ses expositions, il rappelle que la paix n’est jamais acquise, mais qu’elle est un combat quotidien contre l’oubli, l’injustice et l’indifférence.