Le protectionnisme américain est-il vraiment nouveau ?

Guerre commerciale et retour du protectionnisme : rupture ou continuité dans la politique économique des États-Unis ?

Le protectionnisme américain est-il vraiment nouveau ?

Guerre commerciale et retour du protectionnisme : rupture ou continuité dans la politique économique des États-Unis ?

En 1945, les puissances victorieuses mettent en partie fin aux politiques protectionnistes héritées de la crise des années 1930. Les bases d’un commerce international ouvert sont posées avec la création de la Banque mondiale, du FMI et la signature de ce qui deviendra en 1995, l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le secrétaire d’État Cordell Hull, prix Nobel de la paix en 1945, déclare que “Des droits de douane élevés sont des obstacles qui empêchent le développement du commerce et […] le maintien de la paix”. 

Ce discours en faveur du libre-échange est tempéré par le maintien de barrières non tarifaires, de régulations et de subventions. Par exemple, les marchés du Département de la Défense sont soumis à des réglementations restrictives qui protègent les intérêts socio-économiques américains en limitant la participation des sociétés étrangères. Dès son premier mandat, Trump adopte un protectionnisme marqué par son ampleur et son intensité:  il se retire du partenariat transpacifique en négociation, abandonne le traité transatlantique avec l’UE et renégocie l’ALENA. 

Tout comme ses prédécesseurs, Trump n’incarne pas une véritable rupture. George W. Bush avait déjà adopté une approche similaire en imposant des droits de douane pouvant atteindre 30 % sur les importations d’acier. Le démocrate Obama qui avait relancé en 2009 le Buy American Act, a ainsi été qualifié de “président le plus protectionniste des États-Unis” par le Wall Street Journal. Quant à Biden, il met en place des subventions ciblées sur les semi-conducteurs et les énergies vertes. Lors de son second mandat, Trump élève massivement les droits de douane à l’importation . Selon lui, cela permettra de rééquilibrer la balance commerciale, réduire le déficit budgétaire et relocaliser l’industrie. Il affirme que pendant plusieurs décennies, les États-Unis ont été « pillés » et « spoliés ». A contrario, une analyse alternative dénonce une incohérence qui risque d’accroître l’inflation et les tensions géopolitiques.Pour les think tanks, au protectionnisme version Trump axé sur les échanges commerciaux, pourrait s’opposer une nouvelle forme de protectionnisme mondial, altruiste et écologique, pour résoudre les problématiques sociales et environnementales.

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