Le 25 mai 2023 Vladimir Poutine a accueilli à Moscou le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev. Le sommet concernait la région du Haut-Karabakh alors que le conflit ouvert depuis 1991 entre les deux pays à ce sujet a repris en 2020. Cette rencontre symbolise la volonté des deux pays de sortir de la logique conflictuelle. Pachinian a en effet affirmé, à plusieurs reprises depuis l’automne dernier, qu’il était prêt à reconnaître que le Haut-Karabakh faisait partie de l’Azerbaïdjan. La reconnaissance de la souveraineté par l’Arménie favorise un accord de paix, accord encouragé par les Occidentaux qui souhaitent voir les forces d’interpositions russes partir du Caucase. Pourtant, la logique actuelle n’est pas celle d’un apaisement, mais bien d’un bras de fer entre les deux pays : encore 150km de territoires légalement arméniens sont occupés par l’Azerbaïdjan. Sous la pression militaire azerbaïdjanaise qui opère un blocus sur le Haut-Karabakh, le gouvernement d’Erevan n’a pas d’autre choix que de faire des concessions. Cette pression est accentuée par le possible départ des Russes de la région en 2025, à la fin du mandat de maintien de la paix, qui pourrait se produire comme l’Arménie affiche des positions pro-occidentales qui déplaisent à Vladimir Poutine qui désire contrôler la traditionnelle zone d’influence russe.
Même si la rencontre du 25 mai a été un échec, aucun accord ayant été conclu, le rapprochement continue de s’opérer et les comme au sommet européen en Moldavie le 1er juin 2023. Toutefois, un retrait des forces russes et la prise de contrôle de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh pourraient conduire à un nettoyage ethnique des populations arméniennes sur place selon Tigrane Yegavian, professeur en relations internationales et rédacteur de Géopolitique de l’Arménie.
Auteur: Thomas B.
Date de publication: 29 juin 2023 Date de mise à jour: 29 juin 2023