
La crise du COVID a été un électrochoc pour l’exécutif français. Les pénuries de médicaments sont légion et la France est passée de la première à la quatrième place des producteurs européens de médicaments entre 2008 et 2020. De plus, la France n’est pas placée sur les secteurs innovants tels que les biotechnologies dont elle importe 97% de ses besoins alors qu’elles représentent 25% du marché mondial. Le syndicat pharmaceutique LEEM a mis en exergue les principaux problèmes de la filière pharmaceutique française. La réglementation y est trop lourde, donc peu cohérente avec des stratégies d’adaptation rapide aux évolutions du marché. Mais surtout, la chaîne de production est bien trop étendue. La France a en effet fermé de nombreuses usines, notamment Rhodia, la dernière usine de paracétamol en 2008 et délocalisé sa production en Chine et en Inde, des pays à bas coût de production. Depuis 2020, Emmanuel MACRON a multiplié les annonces de politiques publiques renforçant le secteur médicamenteux français. En juin 2021, est annoncé le plan Innovation 2030 pour “devenir la première nation européenne innovante et souveraine en santé”. En juin 2023, le président s’est engagé à relocaliser la production de 50 médicaments essentiels en France. Il tente aussi de convaincre les investissements étrangers, avec l'injection de 550 millions d’euros à Arras par le groupe LFB par exemple. La France entend donc produire à nouveau pour être indépendante. Toutes ces politiques publiques s'amplifient dans le grand “projet Phénix”, c’est-à-dire la relocalisation à Roussillon, en Isère, d’une usine de paracétamol qui prévoit de produire entre 10 et 15 000 tonnes annuelles afin de fournir d’ici 2026 le tiers de la demande européenne de ce médicament. De même, la jeune start-up Ipsophene a prévu la construction d’une usine à Toulouse produisant environ 3000 tonnes annuelles, et ce, dès 2024. Auteur : Nathan Goudaliez @nathgdlz
Rédacteur en chef :Antoine Djouaber
Date de publication: 13 octobre 2023 Date de mise à jour: 13 octobre 2023