
Le terme de géo-ingénierie peut être défini comme l’ensemble des techniques visant à modifier le système climatique de la Terre. L’une d'elles est notamment utilisée à des fins hostiles par les Américains durant la guerre du Vietnam via le déclenchement successif de pluies. Son utilisation belliqueuse est alors prohibée par la communauté internationale en 1976. C’est sous l’impulsion du défunt prix Nobel de Chimie, Paul Crutzel, en 2006 qu’elle va apparaître comme une solution au dérèglement climatique. Il mentionne alors la possibilité de refroidir la Terre en envoyant des particules dans l’atmosphère.
Son idée est que les particules de soufre injectées dans l’atmosphère s’oxydent en aérosols et réfléchissent une partie des rayonnements solaires vers l’espace. Elle s’appuie notamment sur la baisse des températures mondiales de -0.5 degrés provoquée par l’éruption du Pinatubo en 1991. Mais il existe des risques importants. Les aérosols sont connus pour endommager la couche d’ozone et des chercheurs soulignent le dérèglement possible du cycle de l’eau qui pourrait être néfaste pour la population.
D'autres solutions sont envisagées comme de peindre les montagnes en blanc pour éviter l’absorption des rayons solaires ou encore l’envoi de miroirs dans l’espace pour les réfléchir. La plus répandue étant l’absorption et le stockage du CO2 de manière géologique. L’idée est de capter le CO2 émis en sortie d’émetteurs considérables et de le stocker dans des couches géologiques profondes.
Si ces solutions sont intéressantes, car aucune option n’est négligeable, elles sont aussi controversées. Clive Hamilton, intellectuel Australien, remet en question ces “apprentis sorciers du climat” dans son livre éponyme. En nous focalisant sur cet espoir de la technologie salvatrice, ne nous éloignons-nous pas du problème de fond que sont la production et la consommation à outrance ?
Auteur: PLB @pierre.lburat
Rédactrice en chef: Marie Bertrand
Date de publication 09 juin 2023
Date de mise à jour 27 juin 2023