
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la question de l’élargissement de l’Union européenne se pose de façon plus urgente. En réponse à la menace russe, le statut de candidat à l’UE a été accordé à l’Ukraine et la Moldavie en juin 2022. L’élargissement de l’UE pose de nombreuses questions, notamment celle du respect des critères de Copenhague, auxquels les pays candidats doivent se conformer (stabilité des institutions, respect de l’état de droit). Or, dans le cas de l’Ukraine, si le pays progresse vis-à-vis des recommandations adressées par la Commission européenne, des réformes restent à faire, particulièrement avec la question de la corruption. D’après un index de Transparency International en 2022, sur une échelle de 0 (très corrompu) à 100 (non corrompu), l’Ukraine obtenait un score de 33. Par ailleurs, la candidature de l’Ukraine relance également la question de l’entrée des pays des Balkans, de la Moldavie et de la Géorgie. La rapidité de progression de l’adhésion de l’Ukraine pourrait mécontenter les autres candidats, qui attendent d’entrer dans l’UE depuis de nombreuses années : les faire patienter davantage risquerait de les pousser dans les bras de la Russie. Or, le passage d’une UE de 27 pays à 35 recomposerait totalement les équilibres et les politiques de l’Union européenne. Ce serait notamment le cas concernant la répartition des fonds de la politique agricole commune. En outre, les 27 sont partagés quant à la démarche à suivre. La Pologne et les Pays-Baltes sont en faveur d’une ouverture rapide des négociations, tandis que l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas sont réticents, et insistent sur la nécessité de prendre en compte des critères rationnels pour intégrer de nouveaux Etats au sein de l’UE. Dès lors, si la porte des négociations est ouverte, la route jusqu’à l’adhésion de nouveaux Etats à l’Union européenne reste longue.
Auteur: Clémence Drouet @clem_drouet
Rédacteur en chef: Louis Bazelle
Date de publication: 13 juillet 2023 Date de mise à jour: 13 juillet 2023