Heidegger affirmait que la philosophie de Socrate et Aristote se plaçait au-delà de l’humain et ne s’appliquait pas à un contexte immédiat. Ce postulat a été nuancé pour faire de la philosophie politique un élément constitutif des relations internationales. La philosophie politique s’analyse comme la discipline venant rechercher le meilleur régime politique et les fondements et limites du pouvoir politique.
“Le Prince” de Machiavel en est l’exemple, son auteur agissait alors en tant que consultant sur les questions stratégiques et géopolitiques pour le pouvoir en place lors de ses missions diplomatiques. Il fournissait ainsi des conseils en se fondant sur la nature humaine, que les souverains devaient respecter lors des conquêtes de territoires. Il préconisait une destruction totale des anciennes cités pour établir son pouvoir afin d’échapper aux possibles volontés des populations de rétablir l’ordre ancien.
Selon le politologue Ivan Timofeev, la philosophie politique s’impose comme un élément clé pour identifier une superpuissance sur la scène internationale. Il souligne qu’un pays surpuissant se caractérise certes par un critère matériel lié à un potentiel économique, technologique ou scientifique, mais qu’à cela s’ajoute un facteur immatériel. Ainsi, un pays se double de doctrines, de principes éthiques, pour se créer une identité, une vision du monde propre, pour s’imposer à l’échelle internationale.
Cela s’illustre pour les deux superpuissances que sont les États-Unis et la Chine. Alors que la philosophie politique étasunienne se fonde sur des principes libéraux et démocratiques ainsi qu’un marché économique, celle de la Chine est basée sur le marxisme et l’idée d’une pratique collective des relations internationales. Cela démontre donc le rôle essentiel de la philosophie politique pour qu’un pays s’affirme comme une superpuissance internationale.
Auteur: Etienne Chassevent @etienne_chsv
Rédacteur en chef: Tanguy Le Meur @tawguy
Date de publication: 25 juillet 2023 Date de mise à jour: 25 juillet 2023