Les chiffres révélés par le Ministère de l’Intérieur pour l’année 2022 dévoilent une réalité préoccupante : les violences envers les élus ont augmenté de 32% en 2022. Avec pas moins de 2265 plaintes et signalements recensés pour des actes de violences verbales ou physiques, cette hausse soulève des interrogations sur les causes de cette tendance et les solutions pour la contrer.
Parmi les signalements répertoriés, 160 concernaient des violences physiques, une légère baisse par rapport à l’année 2021. Toutefois, les agressions verbales sont devenues monnaie courante, créant un climat d’hostilité et d’insécurité pour les élus. Face à cette situation, une cellule d’analyse et de lutte dédiée à leur protection a été mise en place. Installée au Ministère de l’Intérieur, cette unité a pour mission de recenser les actes de violences, d’analyser les problématiques associées et de coordonner les actions avec les préfectures, la police ou encore les parquets.
Une loi permet désormais aux élus ainsi qu’aux institutions comme le Sénat ou l’Assemblée Nationale, de se constituer partie civile. Le ministère de la Justice a également publié une circulaire réclamant une réponse pénale rapide et systématique pour sanctionner les agressions envers les maires victimes d’outrages, une situation en hausse malgré la confiance qu’accorde encore une majorité de la population à ces élus proches du terrain.
Cette recrudescence des violences envers les élus ne peut être analysée indépendamment des évolutions sociales et politiques récentes. Suite à la mort de Nahel d’un tir policier à la suite d’un refus d’obtempérer, les émeutiers ont détruit plus de 150 mairies, et le maire de l’Hay-les-Roses a vu son domicile attaqué à la voiture-bélier. En réaction, des rassemblements ont eu lieu le lundi 3 juillet pour défendre les élus locaux, premier maillon de la démocratie.
Auteur: @chabyoh
Rédacteur en chef: Antoine D
Date de publication: 11 juillet 2023 Date de mise à jour: 11 juillet 2023