Alors que le championnat national d’Arabie saoudite de football existe depuis 1975, la Saudi Pro League a vu le jour en 2008 sous l’impulsion de la fédération. Elle ne cesse de faire parler d’elle depuis janvier 2023 avec l’arrivée de footballeurs de renommée mondiale tels Cristiano Ronaldo ou Karim Benzema. Le pays et son prince héritier Mohammed Ben Salmane souhaitent en effet jouer un rôle important dans le sport. La carte du « soft power » ou influence douce est à prendre en compte à l’international pour un pays dont l’image est ternie par la corruption, la censure et la pollution. La présence du football permet aussi de supplanter les questions des droits LGBT et la place des femmes dans une société réputée comme conservatrice, mais où les moins de 30 ans représentent 63% de la population.
Le football est également l’occasion de concurrencer les pays voisins, le Qatar en tête. Alors que l’émirat avait pris de l’avance avec l’achat du Paris Saint-Germain en 2021, l’Arabie Saoudite, qui a imposé un blocus commercial au Qatar avec les Émirats Arabes Unis de 2017 à 2021, s'est récemment offert le club de Newcastle dans le championnat anglais. Après le rallye Dakar, le Grand Prix de Formule 1 et les Jeux d’hiver asiatiques de 2029 , l’ambition saoudienne serait maintenant d'accueillir la Coupe du Monde de football 2034. Elle pourrait imiter son rival qatari qui a accueilli la dernière édition à l’hiver 2022-2023. Toutefois, le géopolitologue Jean-Baptiste Guégan tempère la similarité entre les deux pays en indiquant que l’objectif saoudien est “dans une optique plus large”, car il représente “10 fois plus de richesses, 12 fois plus d’habitants et 120 fois plus de ressortissants”. En investissant directement sur son sol, le royaume souligne sa volonté de faire briller sa sélection, qui avait notamment surpris l’Argentine lors du Mondial. Auteur: @mathias.dve Rédacteur en chef: Enza Benocci @enza_bnc
Date de publication: 8 août 2023 Date de mise à jour: 8 août 2023