
L’Espagne a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne le 1er juillet 2023, pour une période de 6 mois. Son mandat sera fortement influencé par l’orientation politique du nouveau gouvernement espagnol, formé à l'issue des élections législatives du 23 juillet 2023. Il s’agit d’un enjeu majeur puisque Vox, parti d’extrême-droite et troisième force politique du pays, défend des positions climato-sceptiques. Un postulat qui s'illustre dans les accords qui ont eu lieu entre le Parti Populaire et Vox au niveau des Communautés Autonomes (principalement en Castille-et-León, Valence et Estrémadure) prévoyant la gestion des conseils agricoles par le parti d’extrême-droite. De nombreuses mesures polémiques et contraires à la lutte contre le réchauffement climatique ont été adoptées : extension des systèmes d’irrigation, suppression de pistes cyclables, renversement des politiques européennes qui veillent à l’interdiction des pesticides ou de la surpêche. Même si le pays à la tête du Conseil de l’UE ne dispose pas d’un pouvoir de décision supérieur aux autres, il constitue la tête visible de l’institution et est responsable d’assurer la coopération entre les États membres. Le prestige de l’Espagne sera évalué en fonction de sa capacité à développer des questions cruciales pour l’Union, telles que les questions migratoires, sociales mais surtout environnementales. Par exemple, la mise en place de la nouvelle Politique Agricole Commune sera l’une des principales questions auxquelles sera confronté le Conseil de l’UE dans les prochains mois. Loin de créer un consensus général, la lutte contre le changement climatique constitue encore un facteur de division entre les différents partis politiques espagnols. L’attitude et la stratégie du nouveau gouvernement face à cette menace marquera l’image et la relation de l’Espagne avec le reste des membres de l’Union Européenne. Auteur: Paul F Rédacteur en chef: Agathe D @agahte_dlr Date de publication: 8 août 2023 Date de mise à jour: 8 août 2023