Le Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) prévu à l’horizon 2040 est un projet à l’initiative du président Emmanuel Macron et de la chancelière Angela Merkel lancé politiquement en 2017. En 2019, ce programme a accueilli l’Espagne et depuis quelques jours la Belgique qui a un statut d’observateur, faisant du SCAF un enjeu clé de coopération européenne dans un domaine aussi complexe que celui de la Défense.
Fruit de plusieurs années de réflexion, il permettrait de contrer les menaces militaires du futur en réunissant un ensemble de systèmes d’armes aériens des membres. En effet, l’avion de combat du futur n’est que l’élément principal dans ce projet qui entend renouveler l’écosystème aérien. Ainsi, par cette alliance, la supériorité aérienne de l’Europe serait assurée tout en accordant aux membres une indépendance stratégique en interconnectant leur SCAF : c’est l’idée même du cloud de combat.
Cette alliance n’est pas seulement étatique : elle réunit des entreprises de l’industrie de l’armement telles que l’industriel français Dassault Aviation, le leader européen Airbus Defence and Space ou encore l’espagnol Indra Sistemas. En conciliant coopération plurielle et indépendance stratégique, le programme SCAF pourrait sécuriser la souveraineté militaire d’une Europe souvent critiquée quant à sa dépendance au parapluie américain.
Il convient de noter que les nombreuses difficultés auxquelles se heurte ce projet, entre des pays ayant des armées aux intérêts et besoins parfois divergents et des industriels avant tout concurrents, pourront rendre d’autant plus complexe la concrétisation du SCAF. Pour autant, il s’agit d’un projet inédit de grande envergure, avec un coût total estimé à près de 80 milliards d’euros de 2020 à 2040, qui semble pouvoir répondre à la volonté d’autonomie stratégique européenne telle que défendue par Emmanuel Macron.
Auteur: Amel H @ameloae
Rédacteur en chef: Léo Barlier @Leo_barlier
Date de publication: 9 juillet 2023 Date de mise à jour: 9 juillet 2023