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Le jeu trouble de la Chine dans le conflit russo-ukrainien : médiation ou alliance anti-occident ?


Alors que le conflit russo-ukrainien entre dans sa deuxième année, la Chine a publié un communiqué diplomatique exposant sa position. Bien que le fond du texte reste similaire depuis le début de l'invasion russe, ce qui interpelle est la confirmation du "jeu trouble" que souhaite jouer Xi Jinping. La Chine se positionne comme médiateur en accueillant des dirigeants tels que le président bélarusse A. Loukachenko et Emmanuel Macron, tout en plaidant pour le respect du droit international et en appelant au lancement de pourparlers de paix.


Cependant, la Chine continue de s'abstenir lors des votes de résolutions à l'ONU sans condamner l'invasion, ce qui suscite des réactions mitigées au sein de la communauté internationale. Certains estiment que la stratégie chinoise vise à former une alliance anti-occident avec la Russie, tandis que d'autres avancent une hypothèse plus radicale selon laquelle Pékin tirerait profit de la prolongation du conflit pour détourner l'attention des États-Unis dans le contexte de la compétition sino-américaine et maintenir la Russie dans une situation d'infériorité.


Une volonté de médiation ambiguë

La Chine affiche une volonté de se placer en médiateur dans le conflit russo-ukrainien en accueillant des dirigeants étrangers et en plaidant pour le rétablissement des négociations de paix. Sa position sur le nucléaire, en s'opposant aux attaques armées contre les centrales et en appelant au respect du droit international, en témoigne également. Cependant, cette médiation est teintée d'ambiguïté, car la Chine continue de s'abstenir lors des votes de résolutions à l'ONU condamnant l'invasion russe, ce qui suscite des interrogations sur ses réelles intentions.


Une relation sino-russe tournée vers une alliance anti-occident ?


La stratégie chinoise dans le conflit russo-ukrainien semble se diriger vers la formation d'une alliance anti-occident avec la Russie. Bien que Pékin dispose de leviers pour faire pression sur la Russie, elle choisit de ne pas les utiliser, ce qui laisse penser qu'elle partage un objectif commun avec Moscou : s'opposer à l'Occident. Cette relation sino-russe repose sur des intérêts géopolitiques et économiques communs, tout en renforçant leur position sur la scène internationale.


Une hypothèse radicale : tirer profit de la prolongation du conflit


Le journaliste Luc de Barochez avance une hypothèse plus radicale selon laquelle la Chine tirerait profit de la prolongation du conflit russo-ukrainien à des fins stratégiques. D'une part, cela permettrait à Pékin de détourner l'attention des États-Unis dans un contexte de rivalité sino-américaine, leur accordant ainsi un avantage tactique. D'autre part, cela maintiendrait la Russie dans une situation d'infériorité, plaçant la Chine comme une grande puissance légitime et responsable sur la scène internationale. Le plan de paix proposé par la Chine serait alors considéré comme un simple écran de fumée pour dissimuler ses véritables intentions.


La position de la Chine dans le conflit russo-ukrainien suscite des questionnements quant à ses réelles intentions. Alors qu'elle se présente comme médiateur et plaide pour le rétablissement des négociations de paix, elle continue de s'abstenir lors des votes de résolutions condamnant l'invasion russe. Cette attitude ambiguë laisse entrevoir une possible alliance avec la Russie contre l'Occident. Par ailleurs, l'hypothèse selon laquelle Pékin tirerait profit de la prolongation du conflit pour servir ses intérêts stratégiques et géopolitiques met en lumière les enjeux complexes de la politique internationale dans la région. Le rôle de la Chine dans le conflit russo-ukrainien continue d'évoluer, et son implication reste un facteur déterminant pour l'avenir de la région.

Date de publication: 28 juillet 2023 Date de mise à jour: 28 juillet 2023

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