
La Tunisie traverse une crise économique et financière sans précédent. Le chef d’État tunisien cherche alors à faire sortir son pays de cette situation. Depuis octobre 2022, la république de Kaïs Saïed et le Fonds Monétaire International ont engagé des négociations. Endettée à environ 80% de son PIB, la Tunisie a obtenu un accord de principe du FMI concernant un plan de sauvetage d’1,9 milliard de dollars. Mais selon lui : “Les diktats du FMI qui mènent à davantage d’appauvrissement sont inacceptables”.
Deux des mesures préconisées par le FMI sont particulièrement controversées. Premièrement, la diminution progressive du système de subventions sur les produits de base, maintenant ainsi le pouvoir d’achat des Tunisiens. Une réforme qui n’est pas sans rappeler les "émeutes du pain" de janvier 1984, durant lesquelles les autorités tunisiennes ont décidé de supprimer la subvention sur les produits céréaliers, entraînant alors une hausse du prix du pain. Deuxièmement, la privatisation de certaines entreprises publiques pourrait aussi provoquer des tensions sociales selon Kaïs Saïed. Toutes ces mesures seraient contre-productives et ne feraient que complexifier la situation économique du pays.
Ainsi, afin d'éviter d’avoir recours au soutien du FMI, le chef d’État tunisien cherche de nombreuses alternatives. Taxer les plus riches, demander de l’aide à son voisin l’Algérie, récupérer l’argent détourné durant l'ère de Ben Ali, soit plus de 4 milliards d’euros… Face à un déficit budgétaire et commercial endémique, le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) revient aussi souvent dans les médias et chez les experts comme alternative possible au FMI. Seulement, selon Ridha Chkoundali, professeur d’économie à l’université tunisienne “Le recours au BRICS comme alternative au FMI représente une voie limitée dans la carte de financement international”.
Auteur: Clément T @clement_thypro
Rédacteur en chef: Milène Mau
Date de publication: 9 juillet 2023 Date de mise à jour: 9 juillet 2023