L’Équateur, devenu un pays de transit pour le trafic de cocaïne, connaît une dégradation de sa situation sécuritaire. Par exemple, le 11 avril dernier, neuf pêcheurs ont été massacrés par les narcotrafiquants de la province d’Esmeraldas au nord-ouest du pays, gangrenée par le trafic de drogues.
La géographie favorable de l'Équateur est un facteur clé dans le trafic de drogues, car il est situé entre le Pérou et la Colombie, les principaux producteurs mondiaux de cocaïne. Les narcotrafiquants profitent de la façade maritime de l’Équateur sur le Pacifique pour exporter leurs productions vers l’Asie et l’Europe. Aussi, les frontières poreuses traversées par la Cordillère des Andes et la jungle amazonienne favorisent la contrebande et le trafic de stupéfiants. Enfin, les différents gouvernements successifs, incapables d’enrayer la hausse progressive du trafic de drogues, ont permis aux trafiquants de transformer la côte pacifique du pays de lieu de transit en lieu de production et de transformation des drogues.
En conséquence, le taux d’homicide en 2022 est passé de 14 à 25 homicides pour 100 000 habitants. Pire que cela, les cartels, parfois d’ampleur internationale comme le cartel mexicain de Sinaloa ou la mafia albanaise, commencent à recruter de force des mineurs. La population tente à son niveau de réagir à la montée des violences, allant jusqu’à s’équiper elle-même de gilets pare-balles. Le gouvernement a aussi autorisé les civils à porter une arme dans les lieux publics.
La transformation de cet ancien havre de paix en Amérique Latine provoque des réactions internationales. Les États-Unis, soucieux de limiter l’arrivée sur leur sol de stupéfiants, ont signé un protocole d’accord en juillet dernier avec l’Équateur qui comporte l’envoi de militaires américains sur le sol équatorien pour aider à lutter contre les organisations de trafic de drogue. Auteur : @Sasmael__ Rédacteur en chef : @martinprouvost Date de publication: 27 octobre 2023 Date de mise à jour: 27 octobre 2023