
Conformément au Pacte Vert adopté par la Commission européenne en 2019, devenu juridiquement contraignant suite au vote de la loi climat en 2021 par le Parlement européen, les pays membres de l’Union européenne (UE) doivent devenir résilients aux effets du changement climatique en atteignant la neutralité carbone d’ici 2050. Le succès de ce projet implique de satisfaire une pluralité d’objectifs échelonnés dans le temps pouvant s’agir, par exemple, de la réduction de 55 % des émissions carbones d’ici 2030 ou de la production de moteurs exclusivement électriques à partir de 2035.
Cependant, plusieurs divergences persistantes réduisent l’efficacité des efforts jusqu’à présent fournis. En effet, en matière de production d’énergie électrique, et à la différence de la France ou des Pays-Bas, plusieurs pays comme l’Autriche ou l’Italie refusent l’option nucléaire et d’autres comme l’Allemagne souhaitent l’abandonner ou à tout le moins recourir à une énergie fossile à titre transitoire bien que le nucléaire soit décarboné. De plus, Dominique Finon, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de l'énergie et du climat soutient que l’objectif de neutralité carbone se veut “trop ambitieux” dès lors que son accomplissement importe de diminuer les émissions de 24 % en dix ans, alors qu’elles ont été réduites de 23 % en trente ans de 1990 à 2020.
Enfin, selon un rapport rendu par l’Agence internationale de l’énergie en 2021, chaque pays membre de l’UE dispose de ressources financières inégales, lesquelles peuvent se révéler insuffisantes pour satisfaire les quotas de réductions d’émissions carbones fixés. Ainsi, afin de pallier l’inachèvement de certaines politiques de transition, les mécanismes de solidarité européens devront être renforcés. Cependant, les investissements sont privilégiés à l’échelle nationale, retardant incidemment la coopération préconisée.
Auteur: Pierre Lefèvre @pierre_.lfv
Rédacteur en chef: Dorine B @dorine_bht
Date de publication: 1er octobre 2023 Date de mise à jour: 1er octobre 2023