Lors d’un entretien télévisé fin juillet, le Président Emmanuel Macron a déclaré que la Chine avait une influence de « plus en plus forte » dans la région indo-pacifique et en Nouvelle-Calédonie. Néanmoins, celle-ci ne date pas d’aujourd’hui comme l’affirme l’enseignant-chercheur Emmanuel Lincot. Depuis la fin des années 1990 et l’arrêt des essais nucléaires par la France, la Chine s’est rapprochée de certains États de la région. La capitale Nouméa représente tant un intérêt militaire qu'économique.
D’une part, la Nouvelle-Calédonie se situe dans un espace maritime stratégique pour Pékin. Localisée entre la Chine et l’Australie, elle lui permettrait de contourner les routes maritimes militaires des États-Unis qui freinent son influence dans la région. D’autre part, d’un point de vue économique, elle possède la seconde plus grande réserve de nickel, un minerai utilisé pour les batteries des voitures électriques. En 2021, la Chine a acheté près des deux tiers de la production ; faisant d’elle son premier client. Sur l’archipel de Goro, se trouvent plus de sept millions de tonnes de cet « or vert ».
Pour contrer cette influence chinoise, la France apporte des solutions sur différents points. Pour limiter l’approvisionnement de Pékin en nickel, elle avait tenté, en 2015, d’en bloquer l’ expédition et avait soutenu les entreprises du secteur en difficulté en leur versant sur six ans près de deux milliards d’euros. Par ailleurs, la capacité militaire y sera renforcée suite à l’adoption de la loi de programmation militaire en août. Celle-ci prévoit un budget de 413 milliards d’euros sur la période 2024-2030, réparti sur l’ensemble du territoire français et dont la Nouvelle-Calédonie pourra bénéficier. Enfin, durant l’été 2023, le Président français s’y était rendu pour réaffirmer l’importance de la Nouvelle-Calédonie dans la stratégie française en indo-pacifique.
Auteur : Célia C.
Rédacteur en chef : Tina Y @Un_doctorat_sur_les_routes
Date de publication: 1er octobre 2023 Date de mise à jour: 1er octobre 2023