
La grève de 40 jours du Journal Du Dimanche, achevée par la publication du premier numéro sous la direction de Geoffroy Lejeune, a relancé le débat public sur l’indépendance des rédactions et l’importance de la pluralité. Les journalistes de l’hebdomadaire avaient entamé cette grève pour s’opposer à l’arrivée de l’ancien directeur de Valeurs Actuelles du fait de son orientation politique, marquée à l’extrême droite. Face à cet événement, des députés issus de divers partis de l’échiquier politique ont déposé le 19 juillet une loi transpartisane souhaitant garantir l’indépendance des rédacteurs et défendre la pluralité des médias.
En ce qui concerne la concentration des médias en France, une étude dirigée par l’économiste Julia Cagé montre que neufs milliardaires détiennent plus de 80 % des médias d’informations. Une commission d’enquête du Sénat partage ce même constat. Même si les chiffres exacts sont débattus, les données qui gravitent autour de ce bilan attestent que ce phénomène ne cesse de s’accroître et met en péril la pluralité de l’information. En effet, cette concentration affecte les journalistes sur différents aspects. Le risque de comportements d'autocensure, notamment sur des sujets traitant de leur directeur, constitue le problème principal. De même, le choix d’une ligne éditoriale qui favorise les intérêts privés à l’insu du public influe sur leur déontologie.
Pour ses dirigeants, les médias permettent d’accroître leur influence sur le plan public et politique. Ces derniers disposent, en tant qu’actionnaires influents, voire majoritaires, de moyens directs et indirects pour agir sur le contenu éditorial. Ainsi, la diversité des sujets traités et l’objectivité éditoriale se trouvent affectées par cette concentration toujours plus forte, dont les effets se répercutent sur l’indépendance des journalistes, mais aussi sur le public et son accès à l'information.
Auteur: Rachele Luisari
Rédacteur en chef: Romane D @romayers_
Date de publication: 27 septembre 2023 Date de mise à jour: 27 septembre 2023