Le 6 juin 2023, la Commission européenne a décidé de reconduire pour un an supplémentaire l'accord commercial de libéralisation des échanges avec l’Ukraine. Ce qui lui octroi une exonération des droits de douane à l’exportation de différents produits, notamment avicoles, vers l’Union européenne. L’accord avait été conclu le 30 mai 2022, dans le cadre de la guerre menée par la Russie sur le territoire ukrainien, afin d’apporter un soutien économique au “grenier de l'Europe”.
Mais cette mesure n’est pas sans inconvénients, et impacte la filière avicole française. En effet, l’Anvol, l’interprofession de la volaille en France, déplore une “concurrence déloyale” suite à l’augmentation massive des importations de poulet ukrainien en France qui “asphyxie” le marché national. Selon une étude ITAVI pour FranceAgriMer, les importations françaises de poulet depuis l’Ukraine ont augmenté de 75% sur les 6 premiers mois de 2023 par rapport à 2022, et cela, alors qu’un poulet sur deux en France provient déjà de l’étranger.
Cette concurrence présente un caractère injuste, car la production de volailles en Ukraine n’est pas soumise aux mêmes normes qu’en France, et est ainsi à un coût plus bas que dans l’hexagone. La filière n’y est soumise à aucune norme environnementale et les élevages peuvent accueillir jusqu’à 1 million de spécimens contre environ 40 000 en France. De plus, il semblerait que cette mesure commerciale profite plus à des oligarques qu’à la population, car 80% du marché de la volaille ukrainienne appartient à un seul homme : Yuriy Kosiuk, le PDG de l’entreprise MHP dont le siège est à Chypre et non en Ukraine.
Face à cette situation, l’interprofession exhorte le gouvernement à activer la clause de sauvegarde afin de protéger la filière et ses producteurs en stoppant les importations, et incite les autres gouvernements des Etats membres européens à faire de même.
Auteur : @antoine__tf
Rédacteur en chef : @camille.laurent
Date de publication: 9 octobre 2023 Date de mise à jour: 9 octobre 2023