
Le 28 septembre 2023, Emmanuel Macron s’est déplacé à Ajaccio en Corse. Il a alors déclaré vouloir que l’Etat ait « l’audace de bâtir une autonomie à la Corse, dans la République ». Le chef de l’Etat cherche ainsi à trouver un compromis avec les nationalistes et indépendantistes corses par la voie de la modération, afin d’apaiser l’hostilité qui perdure de la part de l'île de Beauté envers la République. Depuis 2015, les locaux élisent Gilles Simeoni à la présidence du conseil exécutif de Corse. Ce dernier étant membre du parti autonomiste « Femu a Corsica », il est la preuve par les urnes d’une position corse en faveur de l’autonomie de la région. C’est pourquoi E. Macron s’appuie spécifiquement sur ce statut afin de faire un pas vers la population locale dans une démarche démocratique. En effet, le président faisait déjà de l’autonomie corse une question importante de sa présidence dès 2022, durant la période électorale. En effet, Gérald Darmanin s’était rendu sur place suite aux violences qui avaient éclaté sur l’île, en raison de l’agression mortelle de l’indépendantiste Yvan Colonna par un autre détenu, le 2 mars 2022. Il y avait déjà évoqué une « possible autonomie » institutionnelle de l’île. Ainsi, E. Macron a annoncé fin septembre vouloir « engager un processus de révision constitutionnelle » du statut de la Corse d’ici 6 mois. Même si ce qu’entend le président par le terme « autonomie » reste flou, nous pouvons le comparer au statut institutionnel de certains territoires français. Ainsi, l’île pourrait se rapprocher de la Polynésie française, une collectivité territoriale d’Outre-mer ayant un statut autonome. Celui-ci permet à l'archipel de voter « des lois du pays […] sous le contrôle spécifique du Conseil d’Etat », et d’adapter sa législation « en matière d’emploi » ou de « patrimoine foncier ». L’Etat y conserve cependant sa souveraineté régalienne. Auteur : @antoine__tf Rédacteur en chef : Romane D @romayers_
Date de publication: 20 novembre 2023 Date de mise à jour: 20 novembre 2023