
A l’heure où nombreuses personnalités de droite mais aussi de gauche se disent « gaullistes », il apparaît nécessaire de comprendre ce besoin d’être lié à la mémoire du Général de Gaulle. En effet, si cette tendance à se réclamer du gaullisme est sans conteste attachée à la droite (Ciotti et Zemmour), on la retrouve aussi partiellement à gauche (Cazeneuve et Hidalgo). Il semble donc que la phrase d’André Malraux « Tout le monde a été, est, ou sera gaulliste » soit prophétique.
La raison la plus évidente de ce besoin permanent est l’action du Général pendant la Seconde guerre mondiale, à l’origine du « résistancialisme » - pour reprendre le terme de l’historien Henry Rousso. De Gaulle est alors perçu à la fois comme un sauveur face aux Allemands et un élément unificateur pour les Français. On retrouve cette idée dans les propos d’Anne Hidalgo datant de 2021 : « Je suis Gaulliste du 18 juin ».
Par ailleurs, la vision complexe qu’avait le Général vis-à-vis de la France - c’est à dire sa nuance politicienne - peut être utilisée par des politiciens de tout bord politique. D’abord en ayant mis fin à la colonie française en Algérie en 1962, et en ayant permis l’octroi du droit de vote aux femmes en 1944, de Gaulle a gagné la faveur d’une partie de la gauche d’aujourd’hui. Puis, par sa politique d’indépendance, souveraine avec un exécutif fort (il est à l’origine de la Constitution de 1958) il est fortement adoubé par la droite. La force du général de Gaulle est aussi d’avoir su se retirer de l’éternelle confrontation entre les deux côtés de l’échiquier politique. En témoignent ses propos datant de 1948 : « Il n'y a plus la gauche et la droite. Il y a les gens qui sont en haut et qui veulent voir les grands horizons parce qu'ils ont une très lourde et lointaine tâche à accomplir ; il y a les gens qui sont en bas et qui s'agitent dans les marécages ».
Auteur: @arthurschurck
Rédacteur en chef: Yaël H
Date de publication: 21 septembre 2023 Date de mise à jour: 21 septembre 2023