Afin de renverser la primauté des grandes entreprises nord-américaines et chinoises en matière de développement des IA (intelligences artificielles) et de prémunir les citoyens européens contre une atteinte à leurs droits fondamentaux, le Parlement européen a, le 11 mai 2023, complété la proposition de règlement d’avril 2021, lequel classifie les IA selon qu’elles sont à risque “ minimal”, “faible”, “élevé”, ou” inacceptable”. Aussi, le 24 avril 2021, Ursula von der Leyen affirmait que la Commission européenne envisage “des règles obligatoires applicables à tous les systèmes d’IA qui présentent un risque élevé pour les droits ou la sécurité des personnes”.
Dès 2021, Christel Schaldemose soutenait que “les plus grands et les plus forts fixent les règles”. Face aux investissements respectifs de 18,6 milliards d’euros et 9,7 milliards d’euros pour les Etats-Unis et la Chine, contre seulement 3,2 milliards d’euros pour l’Europe en 2016 selon la Commission européenne, l’UE a pris du retard en matière de développement des IA et a incidemment subi l’hégémonie législative des puissances nord-américaines et chinoises en la matière. Afin de pallier la faiblesse de la législation européenne, les eurodéputés ont élargi le nombre d’IA revêtant un risque ”inacceptable” en conséquence duquel celles-ci seraient bannies de l’UE.
De plus, en raison des risques inhérents à l’exploitation de ces technologies, les citoyens européens sont confrontés à un risque manifeste d’atteinte à leurs droits fondamentaux. Selon le projet Gender Shades, les IA à reconnaissance faciale sont affectées de biais discriminatoires en conséquence desquels, par exemple, “une femme à peau foncée” sera mal catégorisée selon son genre dans 34,7 % des cas. En dépit de ces constats, la réglementation visant à classifier les IA selon leur potentiel de nuisance ne devrait pas entrer en vigueur avant 2025.
Auteur: @pierre_.lfv
Rédacteur en chef: Léo Barlier @leo_barlier
Date de publication: 30 juin 2023 Date de mise à jour: 30 juin 2023