Depuis 1945, la Turquie s’est inscrite dans le camp occidental, notamment pour s’opposer à l’Union Soviétique. Les relations sont devenues étroites, à tel point que la Turquie a voulu intégrer l’Union européenne, notamment par le dépôt d’une candidature en 1987 et la reconnaissance de cette dernière en 1999. Les négociations ont été très intenses dans les années 2000, avec l’annonce de leur ouverture le 16 décembre 2004 mais le processus a été stoppé depuis. Une des explications tient à l’autoritarisme qui se développe en Turquie. Si les premières années du mandat de l’actuel président, Erdogan, sont marquées par une modernisation politique, on constate à partir de 2013 le développement d’un autoritarisme, qui peut se définir, selon J. Linz par “une conception antidémocratique du pouvoir, avec une primauté de l’exécutif et une restriction des droits civils et politiques”. Cela se traduit en Turquie par une monopolisation du pouvoir par Erdogan, un renforcement de l’exécutif et la limitation du pluralisme politique.
En 2016, après un coup d'État manqué, le pouvoir turc commence une répression de ses opposants et en 2017, un référendum constitutionnel prévoyant que le président “pourra gouverner par décret dans les domaines relevant de la large sphère de ses compétences exécutives”, est approuvé. L’Union européenne vote une suspension des négociations en 2019, suivie d’un arrêt du processus d’adhésion la même année.
Dans le cadre de la guerre en Ukraine, malgré un soutien à Kyiv, la Turquie nourrit désormais des relations de proximité avec Moscou. Cela passe notamment par la construction d’un partenariat économique avec la Russie, notamment dans le domaine du tourisme. Selon K. Kirisci et A. Sloat, la dérive autoritaire du pouvoir turc l’éloigne de l’idéal libéral que veut représenter l’UE. Auteur : Josselin PASCO @josselinpasco Rédacteur en chef : Léo B @leo_barlier
Date de publication: 11 novembre 2023 Date de mise à jour: 11 novembre 2023