
Le 10 juillet, la Cour des comptes a publié un rapport alarmant sur le recours aux cabinets de conseils par le gouvernement. Ce rapport suit une étude lancée à l’issue d’une consultation citoyenne en 2022, après la polémique autour de l’affaire McKinsey, durant la campagne présidentielle. Il était reproché au gouvernement d’accorder sa confiance à des prestataires extérieurs privés, ici américains, en dépit de l’administration.
Le recours à des cabinets de conseil par le gouvernement a été jugé excessif par la Cour des comptes. Si l’essentiel des dépenses concerne des prestations informatiques, domaine dans lequel l’Etat manque d’expertise, les dépenses en prestations intellectuelles ont triplées entre 2017 et 2021, passant de 100 millions en 2018 à plus de 230 millions en 2021. De plus, la Cour regrette que “les données budgétaires et comptables sont toujours imprécises”.
Même si ces dépenses représentent une infime part des dépenses de l’Etat, la Cour des comptes déplore “une gestion déficiente” et un “usage inapproprié des missions de conseil”. Elle relève aussi l’intervention de cabinets dans le processus de décision ou dans le cadre de missions régaliennes et appelle ainsi le gouvernement à privilégier le recours à des expertises internes à l’administration, accompagnée d’une meilleure “identification [...] des ressources internes disponibles” .
En 2022, le Sénat a adopté une proposition de loi visant à encadrer davantage le recours aux cabinets de conseil, que l’Assemblée nationale n’a pas encore examinée et qui n’est donc pas applicable. Ainsi, la Cour des comptes recommande au gouvernement d’adopter une politique plus claire et cohérente vis-à-vis de l’emploi de cabinets de conseils. Notamment par la création d’un guide présentant les modalités de ce recours, et l’établissement d’un suivi fiable et exhaustif des prestations intellectuelles.
Auteur: @antoine_tf
Rédacteur en chef: @martinprouvost
Date de publication: 7 août 2023 Date de mise à jour: 7 août 2023