Le 26 juin 2023, la Direction générale de l’Armement a annoncé avoir effectué un essai de missile hypersonique depuis sa base de Biscarrosse dans les Landes. Nommé VMAX, cet engin est un planeur hypervéloce. Cette annonce marque l’entrée de la France dans la course aux missiles et planeurs hypersoniques, nouvelle dimension des capacités balistiques militaires, aux côtés de la Chine, de la Russie et des Etats-Unis.
Tout l’enjeu de cette nouvelle technologie réside dans l’efficacité face aux défenses anti-missiles adverses. Ces missiles et planeurs d’un nouveau genre, par leur vitesse (5 fois la vitesse du son minimum) et leur capacité à changer de trajectoire rendent les frappes plus imprévisibles et donc plus efficaces. Selon Joseph Henrotin, leur grande manoeuvrabilité, combinée à leur vitesse, fait la dangerosité de ce nouveau type d’arme, parlant ainsi “d’hyper vélocité”.
Au-delà de l’avantage tactique, les missiles hypersoniques ont un enjeu géopolitique puisqu'ils font l’objet d’une course à l’armement. Alors que la Russie et la Chine sont en tête, les Etats-Unis accusent un retard sur le sujet dû à différents choix stratégiques et technologiques passés. La France reste quant à elle discrète sur ses avancées. Les démonstrations de cette technologie à l’instar de frappes russes en Ukraine ou de défilés militaires chinois montrent ce nouveau genre de missile comme un outil d’affirmation sur la scène internationale.
Cependant, l’hypervélocité est, selon Dominika Kunertova, une avancée politisée utilisée pour de la propagande plus qu’une menace réelle et actuelle étant donné qu’elle ne sera pas opérationnelle avant 2030 selon les estimations d’experts. Cette innovation est plus perçue comme un marqueur de puissance et un vecteur d’escalade en cas de crise, exacerbant la dissuasion et la capacité à atteindre les territoires les plus protégés.
Auteur: Jérémy R
Rédacteur en chef: Tanguy Le Meur @tawguy
Date de publication: 25 juillet 2023 Date de mise à jour: 25 juillet 2023