
Pour le Parti communiste Chinois, il n’existe qu’une seule Chine, à laquelle appartient Taïwan. Ce principe est consacré jusque dans le préambule de la Constitution de la République Populaire de Chine (RPC). L’objectif du Parti est alors on ne peut plus clair : reprendre Taïwan, par la force si besoin. Dans ce cas de figure, la grande incertitude pour Pékin concerne le risque d’internationalisation du conflit, un cas de figure loin d’être improbable. D’abord, bon nombre de pays de la mer de Chine entretiennent des relations conflictuelles avec la RPC et signent des accords de défense avec les USA pour garantir leur sécurité. En effet, le détroit de Taïwan est un axe commercial vital pour le Japon ou la Corée du Sud. Le 11 janvier 2023, Japon et États-Unis ont affiché leur « alignement stratégique » face à la Chine, nommée explicitement. Tokyo et Séoul ont également mis cet été leurs différends de côté afin de réaliser des entraînements militaires communs avec Washington, et en février 2023 les USA et les Philippines ont également renforcé leur coopération en matière de Défense. Ensuite, dans la région de l’indopacifique, un dialogue militaire, le QUAD, a été établi en 2007 entre les USA, l’Inde, le Japon et l’Australie, face à la montée en puissance chinoise. Cet accord a été renouvelé en novembre 2017. En septembre 2022, Joe Biden a assuré Taïwan du soutien militaire américain en cas d’agression chinoise, semblant durcir la position de Washington sur la question. Selon le Center for Strategic and International Studies, « Dans l’éventualité d’un conflit avec Taïwan, la Chine cherchera à isoler les États-Unis et ses alliés les uns des autres ». La multiplication des accords de défense avec les pays de l’indopacifique peut alors se lire comme une tentative américaine de crédibilisation de cette politique, par une densification et une fidélisation de ses alliances dans la région. Auteur : @selen_0270 Rédacteur en chef : @martinprouvost
Date de publication: 27 octobre 2023 Date de mise à jour: 27 octobre 2023