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En 2018, l’OCDE publiait une étude sur la mobilité sociale dans les pays développés. Les chiffres recueillis par l’organisation montrent une triste situation de “l'ascenseur social français”. Six générations seraient nécessaires pour que les 10% des Français les plus modestes atteignent le salaire moyen hexagonal.

Face à ce constat, administrations et ONG rivalisent pour en expliquer les causes. Les inégalités scolaires comme les inégalités économiques sont souvent celles qui sont invoquées comme les sources premières de cette  panne (comme le note l’OCDE).                                                                Néanmoins, d’autres voix, comme celles des sociologues Olivier Galland et Paul Pasquali,   offrent un jugement plus nuancé. Selon eux, l’ascenseur social n’est pas en panne. Il  avancerait simplement toujours à la même vitesse depuis 30 ans.

L’ascenseur social ou “mobilité sociale” est une notion qui désigne la capacité des individus à s’élever au cours de leur vie dans la société. Le large foyer de grandes écoles publiques que comprend la France depuis le XVIIIᵉ siècle a souvent été perçu comme un moteur de cette mobilité. Toutefois la patrie des droits de l’Homme semble aujourd’hui s’essouffler selon un rapport de l’OCDE de 2018. Dans une étude intitulée “L’ascenseur social est-il en panne ?”, l’organisation pointe les failles hexagonales dans la capacité à faire avancer les citoyens à un statut plus avantageux. Il faudrait six générations pour  atteindre le salaire moyen des Français pour un individu issu du premier décile. L’origine sociale, les disparités scolaires et les inégalités économiques seraient en tête de liste des facteurs qui expliqueraient cette nouvelle déficience.

Le ministère de l’ Éducation nationale rapporte notamment qu’entre 2019 et 2020, les enfants d’ouvriers n’occupent que 3% des classes des écoles normales supérieures contre 64% pour les enfants de cadres.  Le sociologue Bourdieu, dans son livre Les Héritiers, analysait déjà ce phénomène dans les années 60. L’origine sociale serait intimement liée aux revenus des ménages. Elle favoriserait, par voie de conséquence, la capacité à accéder à de grands lycées privés et à un capital culturel plus important.

Pour le chercheur au CNRS Paul Pasquali cette reproduction sociale persiste encore de nos jours. Cependant, selon lui, les Trente Glorieuses ont permis un large développement de l’ascension sociale par la croissance économique, la création de postes de cadres et la transformation de la structure sociale. La panne de la mobilité dans l’Hexagone procéderait dès lors d’une  “illusion rétrospective”: une tendance à croire que la société était plus méritocratique jadis. Cette analyse est d’ailleurs dans le droit-fil de celle du sociologue Olivier Gallant. Pour ce spécialiste de la jeunesse, l’ascenseur social continue de monter. 27% des fils d’ouvriers deviennent  cadres selon cette même étude de l’OCDE. Le problème est selon lui que cet ascenseur progresse toujours mais sa croissance aurait ralenti depuis les années 2000. 



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