Selon le vice-président de la commission des affaires étrangères, monsieur Gleizès est entré avec un visa touristique alors qu’il effectuait une enquête journalistique. Les autorités algériennes interprètent sa venue comme une provocation dans un contexte tendu avec la France. Le Français a fait appel de la décision judiciaire et attend un prochain jugement en octobre. Il est actuellement détenu dans la prison de Tizi Ouzou.
Le ministère des Affaires étrangères français a déclaré apporter son soutien au détenu et a exprimé de vifs regrets au sujet de son arrestation, en dénonçant une atteinte à la liberté de la presse. Les relations franco-algériennes se sont dégradées depuis le soutien d’Emmanuel Macron au Maroc, qui convoite conjointement le territoire du Sahara occidental. Cette crise diplomatique amorce l’expulsion de diplomates, le gel de toutes coopérations et l’arrestation de ressortissants français comme Boualem Sansal.
L’écrivain a été arrêté pour avoir porté atteinte à l’unité nationale en déclarant que l’Algérie a annexé une partie du territoire marocain grâce à la colonisation française. L’ancienne colonie espagnole est détenue à 80 % par le Maroc depuis 1975, mais le mouvement indépendantiste nommé Front Polisario revendique son indépendance.
D’après Reporters sans frontières, il faut étudier les affaires judiciaires d’une dizaine d’années pour retrouver une condamnation aussi lourde pour un journaliste. La directrice éditoriale de cette ONG, Anne Bocandé, se questionne sur l’impact de la situation politique dans la peine de Christophe Gleizès, en prenant en compte le processus judiciaire et la peine de prison prononcée.
Pour le Cairo Institute for Human Rights Studies, la condamnation de Christophe Gleizès intervient à la suite de l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien accusé d’avoir enlevé un éminent militant. Le 11 avril 2025, le ressortissant algérien a été placé en détention provisoire à la suite d’une plainte pour enlèvement déposée par Amir Boukhors en 2024.