La ministre insiste sur l’enjeu démocratique d’une telle réforme et s’appuie sur un rapport déposé par l’ancienne directrice de France Inter, Laurence Bloch, le 16 juin dernier. Il préconise les mesures engagées dans celle-ci, en conseillant le rapprochement et la coopération entre les médias télévisuels et radiophoniques. L’exemple du nombre d’abonnés du compte de France Info (1 million sur Instagram, 1.6 millions sur TikTok) par rapport à ceux d’autres médias numériques comme Brut (5 et 10 millions), Konbini (3.1 millions sur les deux réseaux) ou HugoDécrypte (4.85 et 7.3 millions) serait, d’après le rapport, la preuve de ce désintérêt pour l’audiovisuel public..
Les nombreux reports des discussions sur le sujet, du fait du paysage politique instable, n’ont pas facilité la tâche de la ministre pour défendre ce texte de loi. Les acteurs de l’audiovisuel public critiquent cette proposition du gouvernement et certains ont engagé une première grève illimitée entre fin juin et début juillet. Les syndicats dénoncent un projet de baisse des moyens (le budget 2025 avait déjà statué une baisse de 80 millions d’euros pour l’audiovisuel public) et, à terme, des effectifs que provoquerait la réforme. Aujourd’hui, environ 16 000 personnes y travaillent. Beaucoup insistent sur la qualité de l’information et l’indépendance éditoriale, qui en sortirait dégradée suite à l’uniformisation éditoriale et de la présidence pour toutes les entités audiovisuelles concernées. Les craintes se cristallisent surtout autour d’une potentielle fusion. Elle a été pensée dans un premier temps comme un objectif à terme par la ministre, puis abandonnée, sans pour autant calmer les nombreuses inquiétudes.
Le retour du texte au Parlement n’a pas été apprécié par la gauche, tant les réactions véhémentes contre son contenu ont été nombreuses.. Une motion de rejet en première lecture a d’ailleurs été adoptée. Plusieurs députés mettent en garde contre les conséquences d’un tel texte sur le secteur audiovisuel public français. Ils dénoncent une “logique managériale contre-productive” et appuient que “les professions [regroupées] sont différentes”. Ils insistent sur l’incapacité qu’ont les débats à prouver que “la holding était une solution”. Elle chercherait juste à faire “des économies” et à instaurer “un contrôle politique de l’information”.