De nombreux migrants vietnamiens citent la faillite de leurs entreprises et les dettes comme raisons de leur départ. Cependant, au Vietnam et en Grande-Bretagne, des groupes criminels profitent de leur situation en organisant des voyages à des coûts élevés, qui les endettent lourdement et les réduisent à l’esclavage dans des salons de manucure ou des fermes de cannabis.
Récemment, le nombre de migrants vietnamiens traversant la Manche a fortement augmenté, faisant d’eux, selon les médias britanniques, la plus grande communauté à effectuer cette traversée. Les passeurs d’origine vietnamienne leur présentent une image idyllique de la vie au Royaume-Uni, tout en minimisant les risques et les difficultés auxquels ces migrants devront faire face.Les trafiquants utilisent les réseaux sociaux comme Facebook pour promouvoir la traversée, vendent des documents falsifiés et des billets de transport, à un coût pouvant atteindre 20 000 euros par migrant. Ils exploitent aussi les relations diplomatiques entre le Vietnam et les anciens pays du bloc soviétique pour faire entrer des migrants en Europe, en utilisant des visas, notamment hongrois.
Les Vietnamiens cherchent à fuir ce que l’on appelle la « privation relative ». C’est-à-dire l’insatisfaction face à leurs conditions sociales et le sentiment d’injustice envers celles d’autrui, les poussant à chercher de meilleures opportunités ailleurs. . En arrivant au Royaume-Uni, les migrants vietnamiens espèrent envoyer de l’argent et faciliter la migration d’autres personnes. Cependant, se retrouvant endettés en raison du prix du voyage, ils sont employés dans des fermes de cannabis ou des salons de manucure et se retrouvent victimes d’exploitation sexuelle et d’esclavage moderne.
Depuis la tragédie de l’Essex en 2019, où 39 Vietnamiens sont morts asphyxiés dans un conteneur lors de leur traversée de la Manche, les dangers des routes illicites vers le Royaume-Uni ont été mis en avant. En mars 2024, le Royaume-Uni a lancé une campagne mondiale sur les réseaux sociaux au Vietnam pour alerter les migrants sur les dangers de la traversée. Par la suite, en avril, un accord a été signé avec le Vietnam pour lutter contre le trafic des êtres humains, l’abus des visas et renforcer la collaboration sur les campagnes de prévention ainsi que la promotion de voies légales. Selon Michael Tomlinson, ministre chargé de la lutte contre la migration illégale, une coopération diplomatique entre les deux pays est essentielle pour lutter efficacement contre les réseaux criminels.
