L’émergence d’IA génératives comme ChatGPT et DeepSeek relance la course à l’innovation et pose des questions cruciales sur la gouvernance mondiale de l’IA. En janvier 2025, la Bank of China a annoncé 138 milliards de dollars d’investissement sur 5 ans afin de soutenir le développement de la chaîne industrielle de l’intelligence artificielle. Les États-Unis ont riposté en révélant le Projet Stargate, une entreprise de développement des infrastructures d’intelligence artificielle avec un plan d’investissement de 500 milliards de dollars d’ici 2029. L’Union européenne, quant à elle, jongle entre un rôle de régulateur et une volonté de participer à cette compétition.
Les États-Unis et la Chine, en particulier, s’affrontent pour dominer ce secteur stratégique. L’Etat chinois joue un rôle central dans le soutien financier de son secteur technologique ainsi qu’un accès illimité aux données personnelles de ses citoyens. Cette stratégie a permis aux entreprises chinoises de passer de l’imitation à l’innovation technologique. Les États-Unis, de leur côté, misent sur la puissance de leur secteur privé, les GAFAM leur garantissant une position de pointe en innovation technologique. Cette rivalité s’apparente à une nouvelle guerre froide, où chaque avancée technologique peut potentiellement redistribuer les cartes du pouvoir mondial.
Mais l’IA ne se limite pas à une compétition technologique ; elle soulève également des questions de souveraineté et de sécurité nationale. Les applications militaires de l’IA, telles que les systèmes d’armes autonomes, transforment les capacités de défense et posent des défis éthiques majeurs. L’Union européenne se positionne comme un acteur clé dans la régulation de l’IA, cherchant à promouvoir une utilisation éthique et responsable de ces technologies à travers le règlement sur l’IA, entré en vigueur le 1 août 2024. Cependant, face aux investissements massifs des États-Unis et de la Chine, l’Europe essaie de devenir un acteur majeur du développement de l’IA. Des start-ups européennes innovantes, telles que Mistral AI, émergent et offrent des alternatives aux solutions américaines et chinoises, redonnant espoir à l’Europe de jouer un rôle de premier plan dans ce domaine.
Le Sommet de Paris sur l’IA a mis en lumière la nécessité d’une gouvernance mondiale pour encadrer le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle. Les discussions ont porté sur la mise en place de régulations assurant une utilisation éthique de l’IA, tout en favorisant l’innovation. Les participants ont souligné l’importance de collaborations internationales pour harmoniser les standards et éviter une fragmentation des régulations qui pourrait freiner le progrès technologique. La France, en accueillant ce sommet, a réaffirmé son ambition de jouer un rôle central dans la définition des politiques publiques liées à l’IA, en promouvant une vision équilibrée entre compétitivité économique et responsabilité sociale. L’intelligence artificielle est donc au cœur d’enjeux géopolitiques majeurs, oscillant entre compétition technologique et nécessité d’une gouvernance globale.