Malgré le fait qu’ils n’aient pas de droit de vote, ils se sont exprimés au travers d’un référendum non contraignant le 4 novembre 2024 sur l’évolution statutaire de l’île. Bien que la majorité ait voté en faveur de l’obtention du statut d’État américain, la solution de l’indépendance est arrivée en deuxième position. Tous s’alignent sur la nécessité de faire évoluer le statut de l’île et d’assurer leurs droits.
Porto Rico, ancienne colonie espagnole, est devenue américaine en 1898. La Cour suprême américaine définit son statut d’État libre associé comme étant un “territoire appartenant aux États-Unis, mais n’en faisant pas partie”. Bien que les Portoricains aient obtenu la nationalité américaine en 1917, ceux vivant sur l’île n’ont pas de droit de vote pour les élections présidentielles et leur délégué à la Chambre des représentants ne dispose pas non plus de ce droit. Pour l’ancien sénateur de Porto Rico, José Garriga Pico, “les Portoricains ne sont pas traités sur un pied d’égalité”. Ils ont le sentiment d’être des “citoyens de seconde zone” et ne reçoivent pas de financements fédéraux pour des programmes essentiels comme Medicaid, couvrant les frais médicaux des personnes à faibles revenus. De plus, l’île, qui a une dette publique de plus de 70 milliards de dollars, est sous tutelle du Congrès américain depuis 2016, qui prend des décisions dans plusieurs domaines, dont les transports ou les services de santé.
Depuis 1952, sept référendums non contraignants pour son évolution statutaire ont été organisés, mais bien que le Congrès américain doive donner son accord, le Sénat s’est historiquement opposé à l’intégration d’un État majoritairement démocrate. Lors du référendum du 5 novembre 2024, la proposition du statut d’État américain a obtenu 56,8 % des suffrages, la majorité souhaitant conserver la citoyenneté américaine. L’option d’indépendance a obtenu 30,85 %, et la solution de souveraineté en libre association avec les États-Unis a obtenu 12,33 %. Concernant les États-Unis, bien que Trump ne se soit pas exprimé sur ce référendum, il s’était opposé en 2018 à l’idée du statut d’État tant que les “dirigeants incompétents” de l’île resteraient en poste.
Par ailleurs, Jennifer Gonzalez, candidate du Partido Nuevo Progresista, a remporté l’élection générale du gouverneur de Porto Rico et a affirmé qu’elle fera pression pour que l’île devienne le 51ᵉ État américain. Juan Dalmau est arrivé en deuxième position à l’élection de gouverneur, une première pour le parti indépendantiste dénonçant “la mainmise d’une puissance coloniale” sur l’île. En dépit des divergences, les habitants s’accordent contre le statu quo et réclament leur droit de représentation.