La guerre en Europe a mis en lumière l’importance d’une autonomie stratégique, notamment autour des terres rares, essentielles à l’industrie de l’armement. Ces métaux, utilisés dans les batteries, téléphones ou missiles, sont répartis en deux catégories : les légères, plus courantes, et les lourdes, plus rares et stratégiques. On en compte seize, aux propriétés uniques et difficilement remplaçables. Bien qu’elles soient présentes sur toute la planète, leur extraction reste complexe et coûteuse. D’après l’US Geological Survey (2024), les réserves mondiales atteignent 110 millions de tonnes, avec une forte concentration en Chine, suivie du Vietnam, du Brésil et de la Russie. Si la Chine et les États-Unis dominent la production, ces derniers ne disposent que d’une seule mine, en Californie, poussant Donald Trump à chercher d’autres sources à l’étranger.
Dans un contexte de réarmement mondial, ces ressources deviennent cruciales. L’Ukraine, selon le Bureau français de recherches géologiques, détiendrait 20 % des réserves mondiales de graphite et 22 des 34 matières premières critiques pour l’UE, soit près de 5 % des réserves mondiales. Face à des stocks jugés insuffisants en 2023, les États-Unis visent l’autonomie d’ici 2027. Washington a proposé un accord à l’Ukraine pour accéder à ses ressources minières, en échange de son soutien depuis trois ans. Mais l’exploitation à grande échelle pourrait prendre jusqu’à 20 ans.
En 2023, un rapport du Congrès américain a révélé que les stocks stratégiques des États-Unis étaient insuffisants. Pour y remédier, l’armée vise une production autonome d’ici 2027. Washington a proposé à l’Ukraine un accord sur les terres rares, en échange de l’aide fournie depuis trois ans. Cet accord donnerait aux États-Unis des droits sur les ressources minières ukrainiennes, tout en limitant les exportations vers les rivaux américains. L’exploitation des mines, cependant, pourrait prendre jusqu’à 20 ans pour devenir pleinement opérationnelle.