Macron consolide la relation franco-libanaise, pilier de l’influence française au Moyen-Orient 

Dans quelle mesure la relation franco-libanaise représente un pilier de l’influence française au Moyen Orient?

Macron consolide la relation franco-libanaise, pilier de l’influence française au Moyen-Orient 

Dans quelle mesure la relation franco-libanaise représente un pilier de l’influence française au Moyen Orient?

Après deux ans de vacance présidentielle, le Liban a élu son nouveau président, Joseph Aoun, le 9 janvier 2025, au terme d’une procédure controversée. Moins de deux semaines après cette élection, Emmanuel Macron s’est rendu à Beyrouth pour féliciter son nouvel homologue libanais.

Ce déplacement illustre la volonté française de renforcer les liens avec le Liban dans un contexte marqué par une instabilité interne et des tensions régionales. Les priorités de cette relation bilatérale s’articulent autour de trois axes principaux : la stabilisation politique, la relance économique et la gestion des équilibres confessionnels.

Historiquement, la France a joué un rôle de premier plan dans la formation du Liban moderne, s’impliquant dès 1860 pour protéger les populations chrétiennes, puis exerçant un mandat de 1920 à 1943. Cette relation privilégiée s’est maintenue, la France étant perçue comme un partenaire de confiance par une partie de la population libanaise. Aujourd’hui, le Liban occupe une position stratégique dans une région traversée par des tensions complexes, entre conflit israélo-arabe, rivalité irano-saoudienne et instabilité syrienne. 

À ce titre, la visite d’Emmanuel Macron avait pour but de réaffirmer le rôle de la France comme médiateur capable de dialoguer avec les divers acteurs. Sur le plan économique, la crise libanaise constitue un défi majeur. En 2018, les échanges commerciaux entre les deux pays représentaient 802 millions d’euros, mais ces relations économiques ont été fragilisées par l’effondrement du système bancaire et une dette publique dépassant les 150 % du PIB. La reconstruction nécessite des investissements massifs, que la France tente de mobiliser en coordonnant les efforts internationaux. Par ailleurs, la francophonie, avec 40 % de la population libanaise parlant français, demeure un levier culturel d’influence non négligeable.

Cependant, les défis restent nombreux. La crise politique et économique que traverse le Liban, ainsi que l’influence persistante du Hezbollah, compliquent la tâche de la France. Lors de sa visite, Macron a réitéré son appel à la formation d’un “gouvernement fort, capable de rassembler le Liban dans toute sa diversité ». En écho, Joseph Aoun a exprimé son intention de rassembler le Liban autour d’un projet commun malgré les fractures profondes qui divisent le pays. La démarche française s’inscrit dans une stratégie plus large visant à maintenir son influence au Moyen-Orient. En cultivant son amitié historique avec le Liban, la France espère renforcer son statut de puissance dans cette région instable. Alors que le Liban cherche à retrouver un semblant de stabilité, cette relation bilatérale pourrait s’avérer utile pour répondre aux attentes des populations et préserver la paix dans cette partie du monde.

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