Fureur Stephen King : Pourquoi ses romans envahissent-ils les salles de cinéma ?

Pourquoi les romans de Stephen King envahissent-il les salles de cinéma ?

Le 11 juin sort en salles The Life of Chuck, une plongée poétique dans la vie d’un homme ordinaire. Outre le fait de signer le retour de Tom Hiddleston sur grand écran, c’est aussi la cinquante-huitième fois qu’une œuvre de Stephen King inspire le cinéma. Cette relation symbiotique entre l’auteur américain et le 7e art a commencé dès son premier roman Carrie, publié en 1974 et adapté trois fois depuis 1976. Mais de quoi est faite la « marque Stephen King » ? Que ce soit selon les fans ou Ian Nathan, journaliste cinéma et auteur de Stephen King à l’écran, la plupart de ses œuvres – en plus d’être aisément transposables en film par leurs structures simples et efficaces – touchent le public grâce à leur modernisation du folklore américain qui allie surnaturel et problématiques actuelles.

Si le clown de Ça ou les revenants de Simetierre ont pu en effrayer plus d’un, ce n’est pas l’horreur qui a fait le succès de Stephen King. Comme l’explique Ian Nathan dans un entretien pour le Figaro « King écrit l’histoire du folklore américain. Il guide l’imaginaire du pays avec les tropes du genre (…). D’une façon, ses livres parlent plus d’êtres humains que de monstres. Ils parlent de la vie et de la société ». Ainsi, le surnaturel effrayant chez King ne serait qu’une métaphore exprimant des sentiments et des peurs plus universels : la crainte de la mort, de la solitude, ou encore une rébellion contre l’oppression. Cela s’illustre par exemple via le personnage de Carrie, devenant surpuissante pour faire face au harcèlement scolaire, ou celui de Jack de Shining, qui sombre dans la folie à cause de l’isolement. De même, il serait réducteur d’associer Stephen King uniquement aux histoires fantastiques. Ce sont surtout ses drames qui ont connu le plus de succès sur grand écran comme Les Evadés (7 nominations aux Oscars) ou La Ligne verte (4 nominations aux Oscars).

Si ses thématiques touchent le plus grand nombre, c’est aussi le format de ses œuvres qui attire les producteurs d’Hollywood. La plupart d’entre elles sont courtes, « très bien ficelées et suivent souvent une structure dramatique en trois ou cinq actes comme au cinéma », détaille Ian Nathan. L’écriture de King simplifie donc le travail des scénaristes tout en satisfaisant les objectifs des studios qui imposent aux réalisateurs une durée de deux heures pour les films grand public selon Ian Nathan.

Grâce à l’omniprésence de ses œuvres aussi bien dans les librairies (l’écrivain continue de publier un roman par an) que sur écrans depuis une cinquantaine d’années, le nom de Stephen King est devenu plus que celui d’un auteur. Il est devenu une sorte de marque. « La mention ‘‘inspiré d’un livre de Stephen King’’ est gage de rentabilité d’un point de vue marketing », affirme Ian Nathan. Et cette marque n’est pas près de s’éteindre puisque d’ici fin 2025, deux autres films tirés de ses romans vont paraître : Marche ou crève en octobre et Running Man en novembre.

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