Le Groenland est convoité pour ses ressources par les États-Unis

Pourquoi le groenland est-il convoité pour ses ressources par les États-Unis ?

Le Groenland est convoité pour ses ressources par les États-Unis

Pourquoi le groenland est-il convoité pour ses ressources par les États-Unis ?

Le 7 janvier, Donald Trump annonçait son intention d'annexer le Groenland en déclarant que « la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue » pour les États-Unis, sans exclure le recours à la force. La plus grande île du monde est au centre de toutes les convoitises pour ses nombreuses ressources minières telles que le fer, le nickel, l’or, le cobalt, l'uranium et les terres rares, principalement situées sur le site géologique de Kvanefjeld.

Ce territoire se trouve ainsi au cœur de la géostratégie des États-Unis, d’une part en raison de ses ressources, exploitées par des sociétés américaines telles que Kobold Metals, financée par Bill Gates et Jeff Bezos, et d’autre part comme enjeu clé dans leur compétition d’influence avec la Chine, de plus en plus présente dans la région depuis 2016.

Le Groenland, ancienne colonie danoise devenue territoire semi-autonome en 1979, abrite de nombreuses revendications autonomistes, voire indépendantistes, vis-à-vis du Danemark, dont il dépend encore économiquement. Les tentatives d’appropriation par d’autres puissances, notamment celle de Trump qui déclarait « Make Greenland Great Again » en janvier 2025, sont mal reçues. Le Groenland cherche à préserver son autonomie, comme le déclarait la première ministre danoise Mette Frederiksen : « Le Groenland est aux Groenlandais ». 

D’après Adam Simon, géologue et professeur à l’université du Michigan, l’île pourrait contenir jusqu’à 25 % des ressources en terres rares mondiales. D’un côté, la Chine détient 68 % de la production mondiale de terres rares en 2024 et cherche à renforcer sa présence sur l’île via son groupe minier Shenghe Resources, dans le cadre de la « Route de la Soie Polaire ». Cependant, ces ambitions ont été freinées, entre autres, par le rejet de financements pour la construction de deux aéroports et de projets d’exploitation minière.En face, les États-Unis, présents militairement avec la base de Pituffik, portent un intérêt stratégique à ces ressources essentielles pour les industries militaires, de transition énergétique et numériques. Washington, confronté à la demande croissante et à la concurrence pour l’accès aux métaux rares, cherche à développer sa propre filière au Groenland pour sécuriser ses approvisionnements et limiter la mainmise chinoise sur ce marché, tout en freinant l’influence russe et chinoise dans la région. 

Mais cette convoitise n’est pas récente, elle était présente dès les années 1940 sous la présidence de Harry Truman et a été ravivée par Donald Trump en 2019. Aujourd’hui, elle est soutenue par Elon Musk, influent au sein de l’administration Trump II, et dont l’entreprise Tesla recherche des éléments de terres rares pour ses voitures électriques.Au Groenland, la société est divisée : certains voient l’exploitation minière comme un moteur économique pour accroître leur autonomie, tandis que d’autres préfèrent préserver l’environnement et privilégier des secteurs comme le tourisme, l’agriculture et la pêche. Cette division est un enjeu central des élections locales de 2025 et d’un éventuel référendum d’indépendance.

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