Tandis que les législateurs de l’Alaska saluent le projet Willow comme une importante source de revenus, les parties politiques écologistes et les associations dénoncent le projet, qu’ils définissent comme une « bombe à carbone » dévastatrice pour les populations autochtones.
Le projet Willow est salué par une partie du gouvernement américain pour ses bénéfices économiques. Il vise à renforcer l’indépendance énergétique des États-Unis, et devrait rapporter entre 8 et 17 milliards de dollars au gouvernement américain. En Alaska, où l’économie repose largement sur l’industrie pétrolière, ce projet pourrait permettre de créer 2 500 emplois, dont 300 permanents, tout en soutenant les finances régionales, durement touchées ces dernières années.
En parallèle, les associations dénoncent le projet en raison de ses impacts sur la faune et la flore qui menacent les communautés dépendantes de cet écosystème. Le projet Willow serait construit à côté du village autochtone d’Utqiagvik, habitat clé pour les oiseaux migrateurs et les caribous. Tandis que les associations dénoncent l’insuffisance des études d’impact menées, les habitants signalent déjà les effets négatifs des projets pétroliers, tels que les poissons malades, les caribous malnutris et la pollution de l’air. Une partie de la communauté Iñupiat soutient pourtant le projet en raison de l’importante source d’emplois et de revenus qu’il suscite.
L’impact environnemental du projet Willow est considérable : à l’issue de ses trente années d’existence, il pourrait ainsi être responsable de l’émission de plus de 280 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Le projet se situe par ailleurs en Arctique, où le réchauffement est deux fois plus rapide que dans le reste du pays. En 2021, des groupes environnementaux avaient obtenu l’arrêt du projet, invoquant une évaluation insuffisante de l’impact sur la faune locale. En mars 2023, soutenu par l’administration Biden, le projet reprend. Pourtant, lors de sa campagne présidentielle, Joe Biden avait promis d’agir en faveur du climat et de ne plus utiliser l’Arctique comme source de pétrole. La « trahison » de Joe Biden a ainsi déclenché une vague de protestations chez une partie des Américains. De nouveau saisis, les juges devront tenter de concilier le développement pétrolier, les lois environnementales et la protection des pratiques de subsistance en Alaska.