Peu après les résultats, Vladimir Poutine a félicité Loukachenko, soulignant son « autorité politique » et réaffirmant l’engagement de la Russie en soutien à son régime. Cette réélection intervient dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre le Bélarus et l’Occident, alors que Loukachenko cherche à renforcer ses liens avec Moscou tout en diversifiant ses partenariats, notamment avec la Chine.
La réélection de Loukachenko en 2025 s’inscrit dans la continuité de son régime autoritaire, qui dure depuis 1994. Depuis sa prise de pouvoir, il a méthodiquement éliminé toute forme d’opposition, notamment en recourant à la répression violente, l’emprisonnement des dissidents et la manipulation des résultats électoraux. Les élections de 2025 ne font pas exception, le scrutin étant marqué par l’absence totale d’opposants crédibles. Cette réélection intervient après une décennie de répressions sévères, notamment les manifestations de 2020, violemment réprimées, qui ont fait des centaines de blessés et des milliers d’arrestations. Les résultats étaient déjà anticipés avant même que les premières urnes ne soient ouvertes, renforçant l’image d’un processus électoral verrouillé.Le soutien stratégique de la Russie a été central pour maintenir Loukachenko au pouvoir. Cette relation bilatérale est fondée sur des échanges économiques et militaires étroits. La Biélorussie joue un rôle clé pour Moscou, notamment en tant que zone tampon entre la Russie et l’Europe « occidentale ». À travers des exercices militaires conjoints, des projets énergétiques communs et une intégration dans des structures comme l’Union économique eurasiatique, le Bélarus reste fortement dépendant de la Russie. En 2021, cette dernière représentait déjà 49 % des exportations bélarusses, une part qui atteint aujourd’hui environ 70 %, voire près de 90 % si l’on inclut le transport via les infrastructures russes.
Bien que Loukachenko tente de diversifier ses alliances, notamment avec la Chine, ces partenariats restent avant tout économiques et ne rivalisent pas avec le soutien politique et militaire accordé par Moscou. Les sanctions occidentales, bien que partiellement contournées, fragilisent l’économie bélarusse et renforcent son isolement, accentuant sa dépendance à la Russie et limitant sa marge de manœuvre internationale.L’absence de réformes démocratiques et la répression continue de l’opposition laissent peu de perspectives d’évolution politique à court terme. Si le soutien russe demeure crucial, il freine la diversification complète des relations extérieures du Bélarus, tandis que les sanctions occidentales maintiennent ce pays dans un isolement diplomatique de plus en plus tangible.