Le TDAH, est un syndrome associant déficit d’attention, hyperactivité et impulsivité, il altère significativement la qualité de vie des enfants. La Ritaline est souvent prescrite pour réduire ces symptômes. Ce psychostimulant, molécule proche de l’amphétamine, doit calmer l’inattention et l’impulsivité.
L’étude d’Epi-Phare, menée sur une cohorte de plus de 4 millions d’enfants français nés entre 2010 et 2016, révèle des disparités frappantes : les enfants nés en décembre ont 64% de risque supplémentaire de bénéficier de séances d’orthophonie et une probabilité accrue de recevoir de la Ritaline par rapport à ceux nés en janvier. La probabilité de prescription augmente progressivement selon le mois de naissance : 7% pour les enfants nés en février, 29% en juillet et 46% en octobre. Cette tendance s’observe aussi pour l’orthophonie, avec une hausse de 49% pour les enfants nés en décembre.
Ces écarts s’expliquent notamment par l’effet de l’âge relatif : à l’entrée au CP, un enfant né en décembre à vécu 13% de vie de moins que son camarade né en janvier, influençant ses performances scolaires et comportementales. En parallèle, les élèves plus âgés, capables de compenser par leur maturité, pourraient être sous-diagnostiqués. Le diagnostic du TDAH, sans marqueur ni test biologique fiable, repose sur l’observation et peut facilement conduire à des erreurs. Face à cette situation, le médecin Alain Weill, directeur adjoint d’Epi-Phare, recommande de tenir compte du mois de naissance des enfants lors de l’évaluation de leurs comportements et apprentissages pour éviter des prescriptions injustifiées. La Haute Autorité de Santé examine actuellement de nouvelles recommandations afin de limiter les dérives liées à la consommation croissante de Ritaline, qui, en cas d’usage prolongé, peut provoquer des effets indésirables graves, qu’ils soient médicaux ou neuropsychiatriques.
Face aux risques de troubles du rythme cardiaque, d’augmentation de la tension artérielle, d’insomnies, idées suicidaires… Les pratiques de diagnostic et la sensibilisation de la communauté éducative et médicale apparaissent comme une étape cruciale pour protéger les enfants. Cette étude pourrait ainsi encourager des avancées dans le traitement des troubles de l’attention et des apprentissages tout en répondant aux besoins spécifiques des élèves nés en fin d’année.