Il est disponible sur les plateformes de streaming et chaque seconde d’écoute est un acte de protestation. L’objectif est de sensibiliser le public à l’impact de l’IA sur les droits d’auteur, tout en exerçant une pression sur le gouvernement britannique pour protéger la culture musicale.
Cette initiative a été lancée en réaction à la nouvelle législation britannique facilitant l’utilisation des œuvres artistiques pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle, souvent sans consentement ni compensation adéquate pour les créateurs. Des figures emblématiques de la scène musicale, comme Damon Albarn, Annie Lennox, Hans Zimmer, Kate Bush, ont participé à l’album. Ed Newton-Rex, musicien à l’initiative de ce projet, explique que cette réforme “confierait gratuitement l’œuvre de toute une vie des musiciens du pays à des sociétés d’IA, permettant à ces entreprises d’exploiter le travail des musiciens pour les concurrencer”.
D’autres artistes tels qu’Elton John, Dua Lipa ou encore Sting ont rédigé une lettre ouverte, publiée dans le Times, pour dénoncer une réforme “inutile et contreproductive”. La presse britannique s’est aussi manifestée en publiant collectivement des Une qui affichaient le message “Make it Fair” (Faites que cela soit juste). L’argument premier est alors économique, mais aussi éthique, évoquant notamment la légalisation du vol. Au-delà du geste symbolique, les profits de l’album seront reversés à l’association Help Musicians, qui soutient des artistes tout au long de leur carrière. Le collectif derrière l’album a également organisé des événements de sensibilisation, invitant experts juridiques et créateurs à débattre des enjeux de cette réforme. Le choix du silence n’est pas anodin mais puissant car il rappelle ce que serait un monde sans musique produite par les humains, sans émotion ni histoire authentique.
Les artistes espèrent que leur projet incitera les plateformes de streaming et les législateurs à repenser la place de l’IA dans la culture, pour trouver un équilibre entre innovation technologique et préservation de l’expression artistique. En somme, cette mobilisation artistique souligne l’importance de défendre la créativité humaine face aux dérives d’une technologie non régulée, rappelant que l’art est avant tout un vecteur de lien social, de culture et d’émotion partagée.